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Le nombre de sans domicile fixe s’inscrit à la hausse depuis de nombreuses années en France. Ces femmes, ces hommes et parfois ces enfants sont particulièrement vulnérables. Dépourvus d’hébergement décent, ils éprouvent de réelles difficultés à accéder aux soins. Résultat, leur état de santé physique et psychologique s’en trouve altéré. L’Organisation non gouvernementale (ONG) Médecins du Monde lance un cri d’alerte alors que la trêve hivernale touche à sa fin.
Epuisement, stress, alimentation déséquilibrée, mauvaises conditions d’hygiène, difficultés d’observance des traitements médicamenteux, problèmes d’addiction ou de santé mentale… Le fait de vivre dans des conditions indignes expose les personnes sans domicile à la maladie. En outre, il s’agit également d’un facteur aggravant de pathologies existantes.
Une étude menée par Médecins du Monde (MdM) en Ile-de-France auprès de 192 personnes identifiées comme vulnérables et n’ayant aucune solution d’hébergement (2/3 sont des hommes, 1/3 des femmes) a permis de montrer un état de santé général détérioré.
Aucun recours
Parmi les personnes interrogées, plus de la moitié (54,5%) jugent leur état de santé global « mauvais à très mauvais » et 14% ont déclaré une maladie chronique. Par ailleurs, « leurs conditions de vie aggravent la logique de survie et d’errance et les exposent à différentes formes de violences, et ne leur permettent ni de se projeter ni d’envisager une possibilité d’insertion », poursuit l’ONG.
Et pour cause, « pour les personnes sans-domicile fixe, le seul recours disponible est celui de l’appel au 115 », explique MdM. « Mais ce dispositif est totalement saturé : le nombre de demandes est en augmentation exponentielle et alarmante depuis plusieurs années. »
Résultat, nombre d’entre eux se retrouvent démunis. Finalement, seule près d’une personne interrogée sur cinq a été mise à l’abri au moins une fois par le 115, alors même que tous combinaient précarité, absence de domicile fixe et vulnérabilité.
« Un système en échec »
Cette étude met en lumière une population ultra-précarisée, souvent invisible dans les statistiques traditionnelles, celles-ci ne comptabilisant que les personnes qui ont recours au 115. MdM dénonce surtout un système qui échoue dans la prise en charge des personnes en situation de grande vulnérabilité.
A la veille de la fin de la trêve des expulsions locative et des plans hivernaux d’hébergement, Médecins du Monde, membre du Collectif des Associations Unies (CAU), rappelle à l’État, responsable de la prise en charge des personnes sans abri, que :
Source : Médecins du Monde, 30 mars 2016
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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