Douleurs menstruelles : 90 % des femmes concernées

06 novembre 2023

90 % des femmes indiquent souffrir de douleurs durant leurs règles. Si certaines sont liées à une pathologie diagnostiquée, d’autres ne sont causées par aucune maladie sous-jacente. Dans tous les cas, il est important les traiter pour améliorer la qualité des vies.

L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) s’est intéressé à une vieille croyance, durablement ancrée dans l’imaginaire collectif et notamment celui des femmes : avoir mal quand on a ses règles, c’est normal. « Au point que peu d’entre elles consultent aujourd’hui pour ces douleurs et d’autres symptômes prémenstruels et/ou menstruels », note l’Inserm dans un communiqué.

Non, avoir mal n’est pas « normal »

Les chercheurs ont étudié les données de 21 287 femmes âgées 18 à 49 ans. Toutes ont répondu à des questions de santé, concernant, notamment les dysménorrhées, soit l’appellation scientifique des douleurs de règles. « Les douleurs de règles seraient particulièrement fréquentes dans la population française. Environ 90 % des femmes réglées de 18 à 49 ans présentent une dysménorrhée cotée de 1 à 10 (sur une échelle où 0 correspond à aucune douleur et 10 à une douleur maximale insupportable). Parmi elles, 40 % vont présenter une dysménorrhée modérée à sévère avec une douleur comprise entre 4 et 10 ».

Les dysménorrhées surviennent avant ou pendant les règles. Elles sont habituellement ressenties dans le bas ventre mais peuvent irradier vers le dos et les cuisses. De simples gênes à des crampes abdominales, ces douleurs sont d’intensité variable. Certaines personnes souffrent du syndrome prémenstruel, « débutant quelques jours avant leur survenue et associant un gonflement et des douleurs des seins, un ballonnement abdominal, des œdèmes des extrémités, une irritabilité ou une anxiété, des céphalées », explique Ameli.fr.

Des douleurs primaires ou secondaires

Alors qu’une femme sur dix souffre d’endométriose en France, cette pathologie est une cause majeure des douleurs liées aux règles. Dans les questionnaires, ont également été citées des malformations utérines ou des maladies inflammatoires du bas ventre. Mais ces pathologies ne suffisent pas à expliquer les douleurs ressenties par 90 % des femmes. « Au moment des règles, l’utérus produit des substances inflammatoires nommées prostaglandines, provoquant des contractions musculaires pouvant être douloureuses, sans qu’une maladie particulière ne soit responsable », met en avant l’Inserm.

Parmi les causes pouvant expliquer ces douleurs, l’Inserm pointe les antécédents familiaux de dysménorrhée, mais aussi le tabac, l’alimentation, l’obésité comme facteur de risques. Toutefois, les données à disposition doivent encore être étayées pour comprendre les douleurs menstruelles.

Une cause d’absentéisme scolaire

Cause identifiée ou non, l’Inserm insiste sur la nécessité de prendre en charge ces troubles. « Il est surtout crucial de s’intéresser au retentissement de ces douleurs sur le quotidien des femmes, en prenant le temps de les écouter et de leur poser des questions spécifiquement sur ce sujet ». La prise d’antidouleur ou un traitement hormonal pourra être mis en place pour améliorer la qualité vie des femmes concernées.

Récemment, un article du site spécialisé Pas à Pas en Pédiatrie faisait le point sur les dysménorrhées à l’adolescence et leur impact sur la qualité de vie des jeunes filles. 50 % des dysménorrhées chez les adolescentes seraient d’intensité modérée à sévère, et 10 à 25 % sont décrites comme « invalidantes et résistantes au traitement symptomatique usuel », était-il souligné. Ces douleurs « sont susceptibles de retentir sur la qualité de vie et/ou d’être la cause d’absentéisme scolaire, et doivent donc être dépistées et traitées ». Là encore, la nécessité d’une prise en charge adaptée et de la recherche de la cause étaient soulignées.

  • Source : Dysménorrhées à l’adolescence, pap-pediatrie.fr, mai 2023 – C’est normal d’avoir mal pendant les règles, vraiment ? Inserm, 31 octobre 2023 – Ameli.fr

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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