Drogues : comment repérer l’addiction ?
08 janvier 2015
Après l’alcool et le tabac, le cannabis est la troisième substance psychoactive la plus consommée par les jeunes. ©Creative Commons Flickr Torben Hansen
Alcool, tabac, cannabis : la dépendance aux substances psychoactives, banalisée dans l’espace public, altère la santé des usagers. Ce jeudi 8 janvier, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié un guide pour aider les professionnels de santé à « repérer précocement, intervenir et suivre les consommations addictives ». Il s’agit là d’un outil intégré dans le plan de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017.
Douces ou dures, légales ou non, les drogues sont aujourd’hui consommées par toutes les générations. Les jeunes sont davantage enclins aux comportements à risque. Autant, le repérage précoce des addictions est essentiel auprès de tous. L’objectif étant de déclencher la prise de parole et un dispositif d’aide à l’arrêt.
En France, l’alcool, le tabac et le cannabis sont les 3 substances psychoactives les plus consommées. Leurs effets sur l’organisme et le degré d’addiction varient en fonction de chacun. Mais un point commun les unit, une prise excessive et régulière de l’un de ces trois produits « augmente le risque de dommages physiques, psychiques ou sociaux », soulignent les professionnels de la Haute Autorité de Santé.
L’impact d’une dépendance si banalisée
Sur le terrain, « les médecins généralistes en particulier, sont confrontés à des difficultés pour repérer les consommations à risque, notamment en ce qui concerne l’alcool et le cannabis », souligne par ailleurs la HAS. En effet, s’il n’est pas rare de voir dans son dossier médical qu’un patient a l’habitude de fumer des cigarettes, peu d’informations sont disponibles en matière de cannabis et d’alcool.
Des questions, un dialogue
En réponse à ce constat, la HAS met à disposition un outil d’aide au repérage précoce à l’intervention brève (RPIB). Pour mieux déceler les addictions, un questionnaire pourra être distribué aux patients pour évaluer le risque encouru. Passer d’une prise récréative au besoin irrépressible de consommer survient parfois dans des délais très courts. « Idéalement le questionnaire doit donc avoir lieu au moins une fois par an, ainsi que dans toutes les situations particulières que sont la grossesse, la précarité, la conduite de véhicules, les changements de travail, la retraite, le divorce, les deuils… », développe la HAS.
Pour les adolescents et les jeunes adultes en particulier, ce questionnaire sera soumis en cas « d’échecs scolaires, de période d’examens », ou encore après de fortes « secousses sentimentales ». L’usager recevra ensuite les réponses de son questionnaire et des informations concernant l’impact des drogues sur son organisme.
Si une dépendance est décelée, le patient pourra ensuite être orienté vers une prise en charge adaptée. Si vous souhaitez être conseillé en ligne au sujet de l’addiction, Drogues info service est à votre écoute au 0 800 23 13 13, disponible 7j/7, appel gratuit depuis un poste fixe.
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Source : Haute Autorité de Santé, le 8 janvier 2015
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Dominique Salomon