Drogues : qu’est-ce que la MDMA, dont la consommation augmente ?

17 janvier 2025

Parmi les dérivés amphétaminiques, la MDMA, ou ecstasy, figure parmi les plus connus. Consommée pour ses effets stimulants, notamment en milieu festif, elle peut causer, entre autres, une grave atteinte hépatique.

Dans son édition 2025 de « Drogues et addictions, chiffres clés », l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) pointe une augmentation du nombre de personnes qui ont expérimenté l’ecstasy/MDMA au moins une fois dans leur vie. Elles sont 3,2 millions en tout, avec 750 000 usagers dans l’année.

Ainsi, 8,2 % des 18-64 ans ont expérimenté l’ecstasy/MDMA. Ils sont 2 % chez les 17 ans. Selon l’OFDT, la consommation en hausse, tout comme celle de la cocaïne, s’inscrit dans un contexte de disponibilité accrue des drogues, en Europe comme en France. « La diffusion élargie des psychostimulants représente l’une des grandes tendances de ces dernières années ».

Qu’est-ce que la MDMA ?

L’expérimentation de la MDMA, qui concerne principalement les hommes (11,7 % contre 4,9 % des femmes), s’est fortement accrue entre 2017 et 2023 (passant de 5,0 % à 8,2 %) et son usage actuel a été multiplié par deux (de 1,0 % à 1,8 %). Les 25-34 ans sont les plus nombreux à l’avoir expérimentée (13,8 %). Viennent ensuite les 35-44 ans (11,6%). En 2023, 4 072 704 comprimés d’ecstasy ont été saisis ; le prix de vente moyen d’un comprimé est de 10 euros.

Apparue en France dans les années 80, la MDMA est historiquement associée à la scène techno, au milieu festif aujourd’hui. La MDMA pour méthylènedioxyméthamphétamine, un dérivé amphétaminique est une drogue de synthèse. Elle se présente sous différentes formes : les comprimés qu’on appelle ecstasy (colorés et frappés d’un logo), les cristaux (translucides et de différentes couleurs), en poudre et en gélule (la poudre est contenue à l’intérieur). La MDMA peut s’avaler (en gélule ou comprimé), consommer en parachute (la poudre ou les cristaux sont roulés dans du papier à cigarette puis ingérée), se diluer dans une boisson, se sniffer, s’inhaler (chauffée et transformée en vapeur) et plus rarement s’injecter.

Quels risques à court terme ?

« Cette drogue est une amphétamine qui peut avoir des effets redoutables. Ses effets surviennent au bout d’une demi-heure et peuvent durer 2 à 4 heures », note l’addictologue Laurent Karila dans une vidéo publiée sur Facebook en 2022. S’ensuit alors la phase de descente.

La MDMA est consommée pour ses effets stimulants. « On se sent bien, à fond. Tout est accéléré, on n’est pas fatigué ». Et ses effets empathogènes ou entactogènes : la MDMA amplifie le sentiment d’empathie et donne l’impression de mieux comprendre les autres. Elle facilite le contact et la proximité et donne l’impression d’être en communion avec autrui.

Parmi les effets secondaires immédiats, certains sont systématiques comme l’augmentation de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle, accompagnée de palpitations. On retrouve aussi les bouffées de chaleur et une transpiration excessive. Les autres effets qui peuvent survenir sont :

  • la dilatation des pupilles et vision trouble ;
  • la sécheresse buccale
  • des douleurs musculaires, en particulier dans la mâchoire ;
  • des maux de tête
  • des vertiges, pertes d’équilibre ;
  • des nausées, vomissements,
  • une rétention urinaire ou au contraire, le besoin d’uriner ;
  • une altération de la capacité de jugement.

« Les conséquences psychiatriques peuvent être immédiates comme des grosses crises d’angoisse, un épisode délirant aigu qui nécessitera une hospitalisation, des hallucinations », ajoute Laurent Karila qui pointe également le risque suicidaire. Drogues info service évoque aussi des crises de panique ou de paranoïa, des phases de dépression renforcées par une fatigue intense.

Des complications pouvant entraîner le décès

Quelle que soit la fréquence de consommation, la MDMA peut entraîner une hyperthermie maligne (hausse de la température corporelle) accompagnée de déshydratation ; des symptômes qui peuvent entraîner une insuffisance rénale aigue. Les consommateurs peuvent aussi être victime d’une hépatite fulminante, perte de la fonction du foie en un temps très court. Drogues info service, alerte également sur le risque d’une activité continue, non cordonnée et anormale des ventricules du cœur pouvant entraîner l’arrêt cardiaque (fibrillation ventriculaire).

Une dépendance

A moyen terme peuvent survenir des troubles du sommeil, notamment des insomnies, de la mémoire et de la concentration.

L’usage régulier d’ecstasy nécessite d’augmenter les doses pour ressentir les mêmes effets stimulants que ceux ressentis lors des premières prises. « Il peut aussi provoquer, à l’arrêt de la consommation, un état d’épuisement et de dépression accompagné d’anxiété qui peut durer de quelques jours à quelques semaines et être difficile à vivre voire représenter un véritable obstacle vers l’arrêt. Dans ce cas, une aide extérieure peut être nécessaire pour y parvenir ».

  • Source : Compte Facebook de Laurent Karila – Drogues et addictions, chiffres clés 2025 (OFDT) – OFDT – Drogues info service

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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