Eoliennes : une énergie renouvelable… mais dangereuse ?
16 mai 2017
Pavel Chagochkin /shutterstock.com
Malgré leurs bénéfices sur la pollution de l’air, les éoliennes à travers champs impacteraient la santé des populations environnantes. Encore mal documenté, le syndrome de l’éolienne décrit par l’Académie nationale de médecine se caractérise par une atteinte visuelle, sonore… et psychologique.
Réduisant la pollution atmosphérique, les éoliennes substituées aux énergies fossiles contribuent à diminuer le risque de maladies respiratoires (asthme, BPCO), de cancers et de maladies cardiovasculaires. Mais cet atout trouve un contrepoint : les riverains exposés à ces éoliennes seraient de plus en plus nombreux à souffrir de troubles fonctionnels. Répertorié sous le terme de « Syndrome de l’éolienne », ce dernier se caractérise par :
- Des troubles auditifs: le bruit généré par l’éolienne se compose en partie d’infrasons. Inaudibles par l’humain, ceux-ci ne font pas plus de bruit que le battement du cœur transmis dans notre corps par l’oreille interne. Mais en provoquant « des phénomènes de résonnance dans les cavités thoraciques ou de pulsations ressenties », ces infrasons peuvent se traduire en vibrations, constantes donc entêtantes ;
- Une fragilité visuelle : la stimulation lumineuse fractionnée à cause de la rotation des pales peut induire un risque épileptique. Les clignotements des feux de signalisation viennent aussi perturber le confort visuel des personnes fragiles ;
- Une sensibilité psychologique se manifestant par l’altération de la qualité du sommeil, des épisodes de stress, de dépression, d’anxiété, des troubles de la mémoire, une perte d’intérêt pour autrui, une baisse des performances professionnelles…;
La perturbation des systèmes neurologique (vertiges, céphalées, acouphènes), endocrinien (sécrétion altérée d’hormones stéroïdes…) et cardiovasculaire (hypertension artérielle, maladies cardiaques ischémiques, tachycardie…) est aussi rapportée. Tous ces symptômes sont à considérer, même si ces derniers sont souvent le fruit de « susceptibilité individuelle (…) », comme le rappelle l’Académie nationale de médecine. En allant plus loin, l’ANSES confirmait d’ailleurs, au mois d’avril 2017, l’absence de symptômes spécifiques associés à la proximité des éoliennes.
Des mesures pour atténuer le syndrome de l’éolienne
Toujours est-il que l’Académie nationale de médecine propose aujourd’hui des mesures pour améliorer le quotidien des habitants vivant à proximité d’une ou plusieurs éoliennes :
- Autoriser la construction d’éoliennes seulement dans les endroits ayant fait l’objet d’un consensus de la population concernée ;
- Faciliter la concertation entre les plaignants et les informer en amont de chaque projet de construction, sur le fonctionnement et donc l’impact potentiel des éoliennes ;
- Systématiser les contrôles de conformité acoustique et fixer la périodicité de ces derniers par arrêté ;
- Encourager les innovations technologiques susceptibles de restreindre le bruit émis par la rotation des pales ;
- Entreprendre une étude épidémiologique sur les nuisances sanitaires répertoriées pour améliorer précisément l’impact de ce syndrome des éoliennes.
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Source : Académie nationale de médecine, rapport du 9 mai 2017
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon