Fractures fermées et ouvertes : comment les prendre en charge ?

14 décembre 2023

La saison des sports d’hiver est ouverte. Et avec elle, ce sont près de 100 000 personnes qui vont malheureusement se blesser sur les pistes. Parmi les traumatismes des sports de glisse : la fracture.

Chaque année, environ 8 % des Français vont skier pour les vacances d’hiver, soit plus de 5 millions de personnes. En 2022, selon l’Observatoire d’accidentologie des sports d’hiver, 122 231 personnes se sont blessées sur les pistes. Si les entorses représentent 38,2 % des diagnostics, les fractures arrivent en deuxième position avec 24,6 % des cas. Les fractures du poignet –en snowboard le plus souvent, lors d’une chute en arrière –, de la clavicule, du trochiter (situé à l’extrémité supérieure de l’humérus, entre l’épaule et le coude) figurent parmi les fractures les plus fréquentes. La fracture spiroïde du tibia représentait auparavant la fracture typique du skieur mais les progrès dans la conception des chaussures ont permis de réduire considérablement le nombre de ces traumatismes.

Les fractures peuvent être fermées ou ouvertes. Ces dernières sont caractérisées par un morceau de l’os brisé qui traverse la peau. On se souvient en 2022, lors de la descente du Géant féminin des Jeux Olympiques de Pékin, de la chute spectaculaire de la championne américaine Nina O’Brien. Elle souffrait d’une fracture ouverte tibia-péroné.

A l’inverse, dans la fracture fermée, l’os ne traverse pas la peau et la blessure ne présente pas de plaie.

Fracture ouverte : le risque de l’infection

Pour les fractures ouvertes, le premier risque à traiter est celui de l’infection. De nombreuses bactéries présentes sur la peau peuvent contaminer l’os. La première chose à faire est d’administrer un traitement antibiotique car l’os est réputé pour mal se défendre face aux attaques extérieures.

Le traitement des fractures ouvertes est toujours chirurgical et dépendra de la gravité de la fracture (taille de la plaie, état des tissus, contamination bactérienne… ) « La première intervention doit avoir lieu le plus rapidement possible et idéalement dans les six heures qui suivent l’accident », explique la evue médicale suisse. Objectif : limiter le plus possible le risque d’infection.

Puis, les os sont replacés dans leur position initiale. En fonction de la fracture, différents outils de fixation peuvent être utilisés :

  • La tige métallique ou le clou centromédullaire est inséré dans toute la longueur de l’os, au centre. Il s’agit du traitement le plus fréquent. Il « permet de reprendre appui rapidement sur la jambe et de retrouver plus vite une mobilité du membre », précise le site de la Sécurité sociale Ameli.fr ;
  • la fracture peut être immobilisée à l’aide d’une plaque fixée par des vis aux os fracturés ;
  • un fixateur externe peut être utilisé si l’os est cassé en plusieurs endroits ou si la plaie est profonde et étendu. Le fixateur est fixé à l’os par des tiges métalliques perpendiculaires.

Outre les antibiotiques, le patient pourra aussi recevoir un vaccin antitétanique s’il n’est pas à jour ou si le statut vaccinal n’est pas connu. En plus, une injection d’une immunoglobuline tétanique en fonction de la gravité de la plaie pourra lui être administré.

Réaligner, immobiliser, rééduquer

Quant aux fractures fermées, s’il y a un déplacement associé, le traitement est également chirurgical. Dans ce cas, l’os sera remis en place et des outils (clou, plaque, vis) seront alors utilisés pour le maintenir. En cas de fracture fermée sans déplacement, le traitement sera uniquement orthopédique. Il s’agit de réaligner les fragments d’os, une manipulation qui se fait sous anesthésie locale ou générale.

Ensuite, le membre blessé sera immobilisé plusieurs semaines, à l’aide d’un plâtre s’il s’agit d’une fracture au niveau des jambes, ou du poignet. Pour la clavicule, l’immobilisation est réalisée à l’aide d’anneaux claviculaires. Ils serviront à maintenir l’os fracturé le temps qu’il se consolide.

Qu’il s’agisse d’une fracture ouverte ou fermée une rééducation sera nécessaire, avec l’accord du médecin et du chirurgien le cas échant, afin de récupérer la mobilité du membre blessé.

  • Source : Observatoire d’accidentologie des sports d’hiver, 2021-2022 – Observatoire des inégalités – La Revue médicale Suisse – Ameli.fr – La Clinique orthopédique de Monaco

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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