Greffe d’organes : comment expliquer la baisse de 2018 ?
14 janvier 2019
Dan Race/shutterstock.com
En 2018, le nombre de greffes d’organe a diminué de 5% en France. Comment expliquer ce phénomène ? L’Agence de la biomédecine publie ses données en la matière.
Après 8 ans de hausse du nombre de greffes, « l’Agence de la biomédecine confirme une baisse d’activité en 2018 ». Mais « tous les acteurs du prélèvement à la greffe se sont mobilisés et ont permis de redresser la tendance pour limiter la baisse d’activité à – 5 % ».
Au total, 5 781 greffes ont été réalisées en 2018, soit 324 de moins qu’en 2017. Cette diminution concerne tous les organes.
Seuls les DOM sont épargnés. En effet, les données n’ont jamais été aussi élevées dans ces territoires avec des bonds respectifs de + 139% et + 32% pour les greffes de reins à la Réunion et en Guadeloupe.
« Aucune diminution n’est rapportée pour les greffes dites de Maastricht 3*. » Ainsi, en 2018, on compte 284 actes issus d’un don de ce type. Soit 20% de plus qu’en 2017 (234 actes).
En revanche, seules 551 greffes à partir de donneurs vivants ont été enregistrées, contre 629 en 2017 (- 12 %). Et 1 743 à partir de donneurs en état de mort encéphalique, contre 1 796 en 2017 (- 3 %).
Le nombre d’AVC en baisse…
Comment expliquer la baisse du nombre de dons en état de mort encéphalique ? Ces dernières années, « la mortalité liée aux accidents vasculaires cérébraux (AVC) a baissé de 15 %. Il y a donc moins de donneurs potentiels recensés en état de mort encéphalique ». En conséquence, l’Agence a déployé des campagnes autour du don issu du vivant et les dons de types Maastricht 2** et 3. Et ce pour répondre aux objectifs ministériels d’augmenter au maximum le nombre de greffons disponibles pour sauver des vies.
Contrairement aux idées reçues, l’évolution de la loi sur le consentement présumé n’explique pas cette baisse d’activité. « En effet, l’opposition de la population au don d’organes n’a pas augmenté depuis cette loi. Au contraire, le taux de refus exprime une tendance à la baisse (33 % en 2016, 30,5 % en 2017 et 30 % en 2018). »
A noter : en 2018,la greffe de reins reste la plus importante (3 546 dont 537 à partir de donneurs vivants), suivi du foie (1 323 dont 14 à partir de donneurs vivants), du cœur (450), le pancréas (78), du duo cœur + poumons (9) et des intestins (3).
* « par donneurs décédés des suites d’un arrêt cardiaque après une limitation ou un arrêt des thérapeutiques »
** « donneurs décédés après arrêt cardiaque à la suite d’un échec des tentatives de réanimation »