Don d’organes : parlez-en autour de vous

03 octobre 2018

Donner un rein de son vivant, écrire noir sur blanc son refus d’être prélevé en cas de décès… la position autour du don d’organes est individuelle et trop souvent taboue. Raison pour laquelle l’Agence de la biomédecine sensibilise les Français à ce sujet.

L’automne s’annonce riche pour l’Agence de la biomédecine. Du 8 au 28 octobre, rendez-vous pour la campagne sur le don de reins du vivant. Et du 15 au 30 novembre, une opération s’organise autour du don et de la greffe. Vous pourrez alors poser toutes vos questions sur le site www.dondorganes.fr.

En amont de ces événements, l’Agence de la biomédecine annonce la création du score « cœur ». Un chiffre permettant « d’évaluer en continu le degré de priorité de chacune des demandes de greffes en fonction du flux de donneurs », explique le Pr Olivier Bastien, directeur des prélèvements et des greffes, d’organes et de tissus à l’Agence de la biomédecine. Un système équivalent existe déjà pour les reins et le foie.

Des démarches plus souples

Grâce à des affiches et spots tv-radios, ces deux campagnes viendront sensibiliser les Français sur cet acte altruiste qu’est le don d’organes. L’occasion de faire une piqûre de rappel sur la loi française.

Aujourd’hui, selon le principe du consentement présumé, chaque français est considéré comme donneur potentiel d’organes, excepté si ce dernier exprime son refus de son vivant en s’inscrivant sur le registre national. 

Depuis le 1er janvier 2017*, il est aussi possible de faire part de son refus « par écrit et de confier ce document daté et signé à un proche ». Ou encore de « communiquer oralement votre opposition à vos proches qui devront en attester auprès de l’équipe médicale ». Autre point, « le refus peut désormais être partiel, et ne concerner que certains organes ou tissus ». Enfin, le don reste gratuit et anonyme.

Quelles sont les conséquences de ces changements ? Le nombre d’inscrits sur le registre des refus est en constante augmentation, « signe que la loi sur le consentement présumé commence à se faire connaître », atteste le Pr Bastien.

En chiffre

En 2017, un total de 6 105 greffes a été effectué en France. Soit 3,5% de plus comparé à 2016. Parmi ces actes, 629 ont été effectués à partir d’un don du vivant (reins et foie). Et 1 796 prélèvements provenaient de donneurs en état de mort encéphalique. Enfin, 234 greffes ont été effectuées : 178 de rein, 47 de foie, 9 de poumons à partir de 99 prélèvements dans le cadre du protocole Maastricht 3**. Soit un bond de 105% entre 2016 et 2017.

« Des chiffres enthousiasmants donc », affirme le Pr Bastien. Même si au premier trimestre de l’année, les taux de prélèvements ont diminué. Les causes sont multiples : « l’impact des virus hivernaux sur le transfert des organes, une forme de repli identitaire mais aussi une meilleure prise en charge des AVC ».

Pour autant le nombre de patients inscrits sur la liste d’attente augmente d’année en année. En 2017, un total de 23 828 demandeurs d’organes était rapporté. Et des efforts sont encore à fournir pour atteindre « l’objectif des 7 800 greffes prévues pour 2021, dont 1 000 issues de donneurs vivants ».

*article 192 de la loi 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé
** prélèvement sur donneurs décédés après arrêt circulatoire

  • Source : Agence de la biomédecine, interview du Pr Bastien, directeur des prélèvements et des greffes, d’organes et de tissus, le 1er octobre 2018

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche

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