Grossesse et pesticides : l’inquiétant constat breton

23 mai 2013

Pendant la grossesse, le fœtus est particulièrement sensible aux facteurs environnementaux. ©Phovoir

Une étude française met une nouvelle fois en évidence les risques associés aux pesticides pour la femme enceinte. Les auteurs alertent plus particulièrement celles qui vivent à proximité de zones de cultures céréalières. Ils ont en effet relevé des « perturbations métaboliques » spécifiques chez certaines d’entre elles.

Ce n’est pas nouveau, « l’utilisation de pesticides provoque la contamination des différents compartiments de l’environnement (air, eau, sols, aliments) et par voie de conséquence la possibilité d’une exposition de la population générale », rappelle l’INSERM dans un communiqué de presse.

Dans cette optique, Sylvaine Cordier et son équipe (Unité mixte INSERM, Université de Rennes 1, et Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique « Institut de recherche, santé, environnement et travail ») travaillent sur la cohorte PELAGIE depuis plusieurs années. Cette étude dont l’acronyme signifie Perturbateurs Endocriniens, étude Longitudinale sur les Anomalies de la Grossesse, l’Infertilité et l’Enfance a été lancée en 2002 en Bretagne. Elle est réalisée auprès de 3 500 familles.

Des modifications physiologiques…

Dans la revue en ligne Plos One, ils publient les résultats d’un travail réalisé auprès de 83 femmes enceintes. Celles-ci ont été réparties en 3 groupes selon qu’elles résidaient  dans des communes où les cultures céréalières étaient plus ou moins présentes. Des prélèvements urinaires ont également été réalisés au cours du premier trimestre de la grossesse.

Les premiers résultats mettent en évidence des « modifications physiologiques et des perturbations individuelles chez les femmes qui résident dans des communes où les cultures de céréales sont fortement présentes», nous a précisé Sylvaine Cordier. Ces éléments conduisent donc les chercheurs à suggérer « une exposition environnementale à des mélanges complexes de pesticides ».

Les éventuelles conséquences cliniques, pour la femme comme pour l’enfant à naître, doivent cependant encore être évaluées précisément. Ce sera d’ailleurs « l’objectif des travaux suivants puisque les enfants sont également suivis sur le long terme », conclut la scientifique. « Nous allons également essayer d’identifier les pesticides en question ».

Ecrit par : David Picot – Edité par Marc Gombeaud

  • Source : INSERM, 23 mai 2013 - PLoS ONE 8(5): e64433. doi:10.1371/journal.pone.0064433

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