Grossesse et post-partum : vigilance sur les cœurs
10 août 2023
Pendant la grossesse, l’augmentation de l’activité cardiaque maternelle permet d’assurer le développement du fœtus. Cette élévation du rythme du cœur des mois durant va générer des complications comme l’hypertension artérielle, des cardiomyopathies, des valvulopathies. Ou aggraver des pathologies déjà connues. Quelle surveillance mettre en place ?
Les maladies cardiovasculaires, qu’elles soient diagnostiquées avant ou pendant la grossesse, sont reconnues comme première cause de mortalité maternelle, juste devant le suicide. Dans le détail, selon l’Inserm, ces pathologies (hypertension artérielle, cardiomyopathies préexistantes…) sont impliquées dans 13,7% des cas de décès maternels, survenant pendant la grossesse ou dans la première année suivant l’accouchement.
Quel suivi mettre en place ?
Pendant la grossesse, les femmes déjà diagnostiquées pour une pathologie cardiovasculaire bénéficient d’un suivi rapproché. Avant même de tomber enceinte, il est conseillé de parler du projet de grossesse au cardiologue. Et de bénéficier d’un bilan pré-conceptionnel. Les traitements médicamenteux pourront à cette occasion être adaptés en fonction des molécules compatibles ou non avec la grossesse.
Pendant la grossesse, les symptômes anormaux (fatigue excessive, anomalie du rythme cardiaque, essoufflement extrême…) font l’objet d’une surveillance accrue en vue d’un possible diagnostic pendant la grossesse. Les symptômes de l’hypertension artérielle*, maladie cardiovasculaire la plus fréquente, relèvent de maux de tête, de troubles visuels, de douleurs épigastriques en barre ou encore de bourdonnements d’oreilles à signaler au médecin. Et au fil des neufs mois, des conseils sont indiqués aux femmes enceintes dont le cœur souffrirait d’une maladie chronique : « éviter une prise de poids excessive, éviter le stress et se reposer suffisamment », précisent les spécialistes du site msdmanuals.
En cas de vulnérabilité, la surveillance doit perdurer même après les neuf mois de grossesse. Les maladies cardiovasculaires ou apparition de symptômes seront ainsi intégrés dans le suivi en post-natal. « Le risque est également augmenté pendant le travail et l’accouchement. Après l’accouchement, les femmes présentant un trouble cardiaque grave ne sont hors de danger que 6 mois après l’accouchement, en fonction du type de maladie cardiaque dont elles sont atteintes. »
Quelles contre-indications ?
Certaines pathologies cardiovasculaires sont difficilement compatibles avec un projet de grossesse. C’est le cas de l’hypertension pulmonaire sévère, de certaines anomalies cardiaques congénitales, du syndrome de Marfan (maladie héréditaire du tissu conjonctif), d’une sténose aortique grave, d’une sténose mitrale grave, d’une dilatation de l’aorte. Ou encore d’une lésion cardiaque (cardiomyopathie) liée à une grossesse antérieure ou à une insuffisance cardiaque modérée à sévère.
*l’hypertension artérielle constitue un facteur de risque majeur de pré-éclampsie
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Source : msdmanuals, Agir pour le cœur des femmes, Fédération française de cardiologie (FFC) - Août 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet