Grossesse : le nombre d’anomalies de fermeture du tube neural ne baisse pas

Chaque année, près de 5 000 grossesses en Europe sont concernées par des anomalies de fermeture du tube neural. ©Phovoir

Spina bifida et anencéphalie correspondent à deux des anomalies de fermeture du tube neural les plus fréquentes chez le nouveau-né. La supplémentation en acide folique (vitamine B9) avant et en début de grossesse est recommandée pour réduire ces risques. En dépit de ce conseil, une étude européenne vient de montrer que la prévalence de ces anomalies n’a pas diminué au cours des 20 dernières années.

L’équipe de l’unité INSERM 1153 Centre de recherche épidémiologie et statistique Sorbonne Paris cité a analysé les données de 11 000 cas d’anomalies de fermeture du tube neural. Les registres EUROCAT dont les chercheurs ont extrait ces éléments couvraient environ 12,5 millions de naissances dans 19 pays entre 1991 et 2011. Le constat est sans appel : « la prévalence totale des anomalies de fermeture du tube neural en 2011 était globalement comparable à celle observée en 1991 ». Soit 9 pour 10 000 naissances. Ces résultats s’appliquent à toutes les anomalies, y compris les deux plus fréquentes, le spina bifida et l’anencéphalie.

Si cette étude reste observationnelle, les auteurs affirment toutefois que leurs données permettent de conclure que « les recommandations, la supplémentation volontaire (en acide folique n.d.l.r.), ou les deux, n’ont pas permis de faire baisser le taux de prévalence des anomalies de fermeture du tube neural ». Selon les scientifiques, ces conclusions devraient « inciter les autorités européennes à se pencher de plus près sur la fortification obligatoire. » Comme c’est le cas aux Etats-Unis ou au Canada, où certains aliments de base comme la farine ou les céréales subissent un ajout d’acide folique.

Rappelons que les anomalies de fermeture du tube neural correspondent à des malformations congénitales de la moelle épinière. La plus fréquente, le spina bifida peut causer la paralysie et la perte de sensibilité des membres inférieurs, ainsi que des problèmes de fonctionnement de la vessie et des autres fonctions d’élimination.

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  Source : INSERM, 25 novembre 2015

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  Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet