Grossesse : les garçons nés de mères obèses exposés à un retard de développement

13 janvier 2020

Les petits garçons dont la maman souffrait d’obésité pendant sa grossesse peuvent rencontrer des retards de développement. Les capacités cognitives et le QI s’en trouveraient particulièrement diminués.

A quel point l’obésité des futures mamans nuit-elle au développement des enfants à naître ? Pour répondre à cette question, des scientifiques américains* ont suivi 368 femmes pendant la grossesse, puis lorsque leurs petits fêtaient leur 3e et 7e anniversaire.

Résultat, à 3 ans, les capacités psychomotrices des enfants dont la maman était obèse pendant sa grossesse étaient diminuées. A 7 ans, pour les petits, le score du quotient intellectuel (QI) était de 5 points inférieur comparés à ceux dont la maman affichait un poids normal avant d’accoucher.

« Certes le rythme de développement peut varier selon chaque enfant », atteste le Pr Elizabeth Widen, principale auteure de l’étude. « Mais nous pouvons voir que ce trouble persiste à deux périodes distinctes de l’enfance. » « Ces résultats ne sont pas là pour inquiéter ou blâmer qui que ce soit. Il s’agit simplement de mieux comprendre ces mécanismes entre la santé de la femme enceinte et l’impact sur le devenir de l’enfant ».

Inflammation, pics de glycémie, troubles hormonaux

Il semble que « le développement fœtal soit influencé par certains mécanismes propres à l’obésité comme l’inflammation, le stress métabolique, les blocages hormonaux, les pics d’insuline et de glucose sanguin ».

Mais à ce jour, l’origine de ce lien entre obésité maternelle et retard du développement infantile reste incertaine. A ce sujet, de précédentes études mettaient en avant le fait que « des scores élevés de QI étaient corrélés avec la présence de certains acides gras issus des poissons, dans l’organisme des mamans ».

« Ce travail n’est pas le premier à prouver que les petits garçons sont plus fragiles in utero », ne manque pas de rappeler le Pr Widen. Ainsi, dans de précédents travaux, le QI des petits garçons diminuait aussi en cas d’exposition au plomb ou au fluorure** pendant la grossesse.

Des livres, des jouets, un régime équilibré

Point positif, il est possible de remédier à cet impact de l’obésité maternelle sur l’enfant. En effet, dans leur étude, les chercheurs ont observé le degré de confort affectif et matériel. Et plus les parents s’occupaient des petits, plus les enfants avaient des jouets et des livres, plus les méfaits de l’obésité maternelle sur la santé cognitive diminuaient.

Enfin, pendant la grossesse, les femmes obèses peuvent aussi limiter ce risque en privilégiant « une alimentation saine et variée, riche en fruits et en légumes, une activité physique régulière et en s’assurant de ne pas être carencée en acides gras trouvés dans les poissons ».

*Columbia University Mailman School of Public Health and the University of Texas at Austin
**particule parfois retrouvée dans l’eau potable, capable de traverser la barrière placentaire

  • Source : BMC Pediatrics, le 23 décembre 2019

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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