Grossesse : l’obésité fragilise le cœur des jeunes femmes
10 août 2018
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Chez les jeunes femmes, l’obésité constitue un risque cardiovasculaire pendant la grossesse et après l’accouchement. En effet la pression artérielle augmente si l’IMC est supérieur à 30.
Pendant la grossesse, le système cardiovasculaire de toutes les femmes subit de profondes modifications. Le retour à la normale revient dans les 3 à 6 mois après la naissance.
« Les femmes obèses souffrent-elles encore plus de maladies cardiovasculaires comparées aux femmes de poids normal ? », interroge le Pr Katherine Shreyder, auteur de l’étude et chercheur à l’Université du Texas.
La question se pose : « l’obésité constitue un facteur de risque élevé de pré-éclampsie, c’est-à-dire une élévation dangereuse de la pression sanguine qui peut survenir pendant la seconde moitié de la grossesse et fragiliser les femmes sur le long terme. »
Le cœur des futures mamans à la loupe
Pour le savoir, les scientifiques ont analysé les changements cardiovasculaires de 11 femmes obèses* âgées de 29,6 ans en moyenne. Le groupe contrôle a été composé de 13 femmes de poids normal âgées de 26,3 ans en moyenne.
Le suivi s’est établi pendant la grossesse de chacune des femmes. Au total, 85% des volontaires étaient d’origine hispanique. Seules les femmes épargnées par toute anomalie cardiovasculaire ou toutes complications fragilisant la grossesse (diabète, femmes en attente de jumeaux ou de triplés) ont été sélectionnées pour l’étude.
Le muscle cardiaque fragilisé
Résultat, « les femmes obèses s’exposent à un risque cardiovasculaire élevé lorsqu’elles tombent enceinte, mais aussi après la naissance de l’enfant ». Pendant le premier trimestre de la grossesse, les femmes obèses, comparées aux femmes de poids normal, avaient « un ventricule gauche plus épais. Une fragilité impactant la pompe cardiaque ». Autres points, « les pressions systolique*** et diastolique****atteignaient respectivement 125 mm HG et 79,7 mm HG contre 109 mm HG et 68,8 mm HG dans le groupe contrôle ».
Ces données traduisent une pression sanguine trop élevée par rapport à la normale. Il existe cependant des limites à cette étude : « le faible nombre de participantes, le manque de données lors de la période précédant la grossesse. » Ainsi, les scientifiques envisagent de « reconduire ce travail auprès d’une plus large cohorte auprès d’un groupe ethnique plus varié ».
A noter : aux Etats-Unis, 70% de la population souffre de surpoids ou d’obésité. L’obésité seule concernait 15% des adultes français en 2016.
*Indice de masse corporelle de 33,6 en moyenne
** Indice de masse corporelle de 25,5 en moyenne
***pression artérielle mesurée lors de la contraction du coeur
**** pression artérielle mesurée lors de la phase du relâchement du coeur
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Source : American Heart Association Meeting report, le 1er août 2018
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet