











Plus de la moitié des femmes enceintes souffrent de nausées et de vomissements. Faute de données suffisantes sur la toxicité des antiémétiques – les anti-vomitifs, n.d.l.r. – pour le fœtus, les médecins s’estimaient souvent démunis pour les conseiller. Une étude danoise qui vient de paraître dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) changera-t-elle la donne ?
D’après ses résultats en effet, la prise de métoclopramide, plus connu en France sous son nom commercial de Primpéran®, n’augmenterait pas les risques de malformation, de fausse couche ou d’accouchement prématuré. Une information qui survient alors même que les indications de ce médicament sont de plus en plus restreintes.
L’étude menée par le Dr Bjorn Pasternak et son équipe du Statens Serum Institut de Copenhague, est la plus vaste jamais réalisée sur les effets tératogènes du principal traitement contre les nausées et les vomissements : leurs observations s’appuient sur l’analyse de plus de 1,2 million de grossesses entre 1997 et 2011 au Danemark. Selon ces chercheurs, la prise de métoclopramide (Primpéran® et ses génériques) n’est pas associée à une augmentation significative du risque de malformation congénitale, de fausse couche, d’accouchement prématuré ou encore de faible poids de naissance.
Ces conclusions certes, sont rassurantes. Il n’en reste pas moins que le Primpéran® est de moins en moins prescrit, en raison d’un risque d’effets secondaires neurologiques graves. Pour l’heure, la prise en charge des nausées et des vomissements au cours de la grossesse reste donc inchangée en France. Les médecins recommandent en priorité d’adopter de nouvelles habitudes diététiques. Et quand un médicament est nécessaire, le premier choix reste la doxylamine, un antihistaminique de type H1. Même si leurs effets n’ont jamais été démontrés, il peut aussi être intéressant d’essayer l’homéopathie et l’acupuncture. Dans tous les cas, à la moindre question, renseignez-vous auprès d’un médecin, une sage-femme ou un pharmacien.
Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Marc Gombeaud
Source : Journal of the American Medical Association, octobre 2013 ; www.lecrat.org ; Bulletin d’Informations du Service de Pharmacologie Clinique et du Centre de Pharmacovigilance du CHU de Toulouse
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