Hépatite A, les règles pour éviter l’infection

25 septembre 2025

L’hépatite A est une infection aiguë du foie causée par un virus (VHA). Elle ne devient jamais chronique mais peut, dans de rares cas, provoquer des formes sévères. La direction générale de la Santé signale une recrudescence des cas en France, avec une centaine recensée dans les Pays de la Loire. Quel mode de transmission et comment s’en prémunir ?

Après trois années de faible circulation pendant la pandémie de COVID-19, l’incidence nationale de l’hépatite A est revenue en 2023 à un niveau comparable à celui d’avant la crise, a alerté la direction générale de la Santé  le 12 septembre 2025. Sur les huit premiers mois de 2025, et en particulier depuis juillet, une recrudescence d’hépatite A aiguë est observée au niveau national, avec déjà 1 021 cas recensés, contre 1 010 pour l’ensemble de l’année 2024.

Fin août, une augmentation inexpliquée de cas d’hépatite A avait été signalée à Lyon. Au total, 84 personnes ont été infectées dans la région. Les Pays de la Loire sont également touchés par une épidémie locale toujours active, avec 117 cas recensés selon un bilan arrêté au 9 septembre.

Un pic saisonnier plus important qu’attendu

Dans l’ensemble, « l’augmentation du nombre de cas déclarés en 2025 est essentiellement liée à ces deux épidémies locales signalées en juin », indique la DGS. Si elle ne propose pas d’explication particulière aux regroupements géographiques de cas, elle rappelle que l’augmentation saisonnière des hépatites aiguës A survient habituellement en septembre et octobre, en raison de contaminations fréquentes lors de séjours estivaux dans des pays d’endémie (Afrique, Moyen-Orient, Asie, Amérique latine) et d’un délai d’incubation moyen de quatre semaines. Ces cas peuvent être à l’origine d’épidémies du fait d’une transmission interhumaine, au sein de familles ou de collectivités.

Hépatite A : ce qu’il faut savoir sur les symptômes et la prévention

L’hépatite A est une maladie contagieuse provoquée par un virus (VHA) présent dans les selles des personnes infectées. Si elle peut provoquer des hépatites aiguës fulminantes, elle est généralement bénigne, elle se traduit par une fatigue, une perte d’appétit, des troubles digestifs (nausées, douleurs abdominales) et une coloration jaune de la peau (jaunisse) dans près des deux-tiers des cas. Chez l’enfant, l’infection par le VHA passe souvent inaperçue, surtout chez les moins de 6 ans.

Les symptômes apparaissent à la fin de la période d’incubation de l’hépatite A, pendant laquelle le virus se multiplie dans les cellules du foie, notamment. Cette période dure généralement de 14 à 28 jours. La personne infectée peut transmettre le virus deux semaines avant l’apparition des symptômes et jusqu’à deux semaines après leur disparition.

Il est conseillé de consulter un médecin généraliste dès les premiers symptômes, car un vaccin peut être proposé à l’entourage. Le médecin, après un examen clinique, prescrit une prise de sang pour confirmer le diagnostic. Ce test permet de détecter les anticorps spécifiques au virus de l’hépatite A.

L’hépatite A n’a pas de traitement et évolue le plus souvent favorablement. Une hospitalisation peut être nécessaire. La fatigue importante peut durer jusqu’à six mois.

Des formes sévères ou fulminantes, pouvant entraîner une insuffisance hépatique ou une défaillance du foie, sont rares mais possibles. Elles touchent surtout les adultes, avec un risque accru en cas de maladies du foie ou avec l’âge, et peuvent nécessiter une transplantation hépatique en urgence. Les décès sont rares.

Aliments souillés et rapports sexuels

Le virus VHA est excrété dans les selles des personnes infectées et résiste longtemps dans le milieu extérieur. Le principal mode de transmission est de personne à personne, par voie dite « féco-orale » : une personne non immunisée ingère des substances contaminées par les selles d’une personne infectée par le VHA.

Cette transmission est favorisée par des conditions d’assainissement insuffisantes et par une hygiène individuelle ou collective défaillante. Le virus peut aussi se transmettre par voie sexuelle, surtout dans les communautés homosexuelles, via des contacts oro-anaux.

Le VHA peut se transmettre :

– directement, le plus souvent par les mains, lors d’un contact avec une personne infectée, qu’elle présente ou non des symptômes ;

– en consommant de l’eau ou des aliments contaminés lors de leur production (coquillages, fruits, légumes) ;

– par contact indirect avec des surfaces souillées par une personne infectée (sanitaires, poignées de porte, toilettes, plans de travail, jouets chez les bébés, etc.) ;

– en consommant un repas préparé ou manipulé par une personne malade ou récemment malade.

Les gestes indispensables pour éviter la transmission

Une information destinée aux familles du ministère de la Santé explique comment prévenir la transmission de l’hépatite A, à commencer par se laver les mains régulièrement, à l’eau et au savon, avant de préparer les repas, de manger ou de donner à manger à un enfant, ainsi qu’après être allé aux toilettes ou avoir changé la couche d’un bébé. La solution hydro-alcoolique peut être utilisée après le lavage et le séchage des mains. Il est recommandé d’éviter de porter des bijoux aux mains. 

La cuisson des aliments doit être suffisante (120°C) pour inactiver le virus de l’hépatite A. Il est fortement conseillé de bien fermer le couvercle avant de tirer la chasse d’eau et nettoyer quotidiennement les toilettes, les sanitaires et les surfaces fréquemment touchées par tous (poignées de portes, téléphone, interrupteurs, chasse d’eau). Un détergent désinfectant « virucide » (qui détruit les virus) ou de l’eau de Javel diluée doivent préférentiellement être utilisés.

De plus, pendant la période de contagiosité, il est important de ne pas fréquenter les lieux collectifs et d’éviter les piscines. Il faut également ne pas partager les serviettes ni les gants de toilette. Le linge, en particulier celui en contact avec les selles, doit être lavé de préférence à 60 °C. Il est conseillé d’éviter de manipuler des denrées alimentaires et de partager ses couverts ou ses verres.

Qui devrait se faire vacciner contre l’hépatite A ?

En France, plusieurs vaccins contre l’hépatite A sont commercialisés, contre le VHA seul ou combiné avec ceux contre les hépatites B ou la typhoïde. La vaccination, très efficace (à presque 100 %), est réalisée en deux doses. Elle est recommandée pour les personnes à risque de développer une forme sévère de la maladie et pour celles particulièrement exposées au virus. Il s’agit notamment des personnes vivant dans des communautés où les mesures d’hygiène de base sont difficiles à appliquer, des enfants de plus d’un an séjournant dans des pays de moyenne ou forte endémie, des personnes exposées au virus dans le cadre de leur profession (éboueurs, égoutiers…), et des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes.

Pour en savoir plus : L’hépatite A, du Ministère de la santé

  • Source : DGS-URGENT N°2025- 23 ; les pages dédiées à l’hépatite A des sites de la SNFGE, de l’AFEF, de Santé Publique France, du Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, du Centre National de Référence VHA VHE : tous consultés le 25/09/25.

  • Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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