Herpès : 7 choses à savoir sur un virus fréquent

20 novembre 2024

La journée mondiale de l’herpès, ce mercredi 20 novembre, est l’occasion de faire le point sur une maladie encore taboue et stigmatisante. Fréquente et très contagieuse, cette infection devrait pourtant être mieux connue afin de mieux la prévenir.

1 – Il existe deux types d’herpès

Il existe deux types de virus herpès simplex, responsable de l’herpès. Le sous-type HSV-1 est le plus souvent associé aux infections oro-faciales (le fameux bouton de fièvre ou herpès labial). Selon les chiffres avancés par la Société Française de Dermatologie, il est présent chez près de 70 % de la population européenne.

Le sous-type HSV-2 est lui lié aux infections ano-génitales et périnéales (moins souvent elles peuvent aussi être causées par le HSV-1). Il est présent chez 10 % de la population générale.

2 – L’herpès fait partie d’une plus large famille de virus appelée herpèsvirus

Cette famille compte huit membres. Les 2 que l’on vient de présenter et :

  • le HSV-3 responsable de la varicelle et du zona ;
  • le HSV-4 – également appelé virus d’Epstein-Barr, responsable d’une mononucléose infectieuse et impliquée dans certains cancers ;
  • le HSV-5, le cytomégalovirus, responsable d’infections graves chez les nouveau-nés et les personnes immunodéprimées ;
  • les HSV-6 et HSV- 7 sont impliqués dans la survenue de la roséole infantile ;
  • l’herpès virus humain de type 8 est à l’origine de certains cancers chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli.

3 – L’herpès reste en sommeil dans l’organisme

Le virus se transmet par contact direct avec une peau ou une muqueuse infectée. Celui-ci migre alors vers les cellules nerveuses où il peut rester ‘endormi’ et se manifester aléatoirement, lors de poussées, tout au long de la vie. Les facteurs déclenchants sont nombreux : stress, fatigue, menstruations, soleil… Lorsqu’il se réveille, une éruption herpétique (lésions vésiculaires ou ulcéreuses) dans la bouche, sur les lèvres, les organes génitaux, survient. Les poussées sont généralement moins sévères que la première infection.

4 – L’herpès peut être asymptomatique

La plupart des personnes atteintes ne présentent d’ailleurs aucun symptôme. Nombre d’entre elles ne se savent pas atteintes mais peuvent toutefois le transmettre.

Symptomatique, l’herpès cause des lésions parfois douloureuses et récurrentes. Les primo-infections peuvent aussi être à l’origine de fièvre, courbatures et d’un gonflement des ganglions lymphatiques, de maux de tête et de gorge (herpès orofacial/labial).  Les symptômes peuvent être plus graves et les récidives plus fréquentes chez les personnes immunodéprimées.

Une infection à l’herpes virus simplex peut chez certains patients s’exprimer par une inflammation des méninges. Le traitement de la méningo-encéphalite herpétique est une urgence.

5 – L’herpès ne se guérit pas

Aucun traitement n’éradique totalement l’herpès. On traite les symptômes avec un antiviral, en cas d’herpès génital essentiellement. Toutefois, pour les personnes qui souffrent de poussées labiales ou génitales fréquentes, plus de 6 fois par an, l’antiviral peut être pris en continu.

6 – Le virus Herpès simplex est très dangereux pour les nourrissons

« L’herpès néonatal, bien que rare, est une infection grave transmise lors de l’accouchement, avec des risques accrus pour les enfants nés de mères ayant une primo-infection. Ce type d’infection peut entraîner des complications sévères, notamment neurologiques et systémiques, et nécessite une prise en charge médicale spécialisée », note la Société Française de dermatologie. Un bébé peut aussi être infecté après la naissance, lors d’un contact avec la salive ou les lésions actives d’un individu infecté.

En cas d’herpès génital chez la mère, des précautions sont prises pour éviter le contact du bébé avec les lésions. Une césarienne peut même être décidée. Pour ce qui est d’une éventuelle infection par contact après la naissance, la prévention est de rigueur. En cas de poussée, il est important de ne pas embrasser un bébé, de se laver régulièrement les mains et de couvrir les lésions, pendant au moins les deux premiers mois qui suivent la naissance.

7 – L’herpès est responsable d’un risque de transmission du VIH accru

L’infection par le virus de l’herpès exacerbe le risque de transmission du VIH. « Le virus augmente la densité de cellules CD4 sur les muqueuses, rendant la transmission du VIH plus probable », explique la Société française de dermatologie. Le risque est accru même en l’absence de lésions.

A noter : plusieurs essais sont en cours pour valider un vaccin efficace contre l’herpès.

  • Source : Ameli.fr, Société française de Dermatologie, Hôpitaux universitaires de Genève, Maternité Louis-Mourier Colombes, OMS

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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