Hygiène : l’OMS ne s’en lave pas les mains
03 septembre 2013
Pour le personnel soignant, le lavage, c’est avant et après avoir rencontré un patient. © Destination Santé
Les maladies associées aux soins – autrement appelées infections nosocomiales – peuvent notamment survenir après un contact entre le soignant et les patients, par transmission manuportée de germes. L’OMS a édicté des recommandations d’hygiène élémentaire pour limiter les risques et prévenir ces affections. Sont-elles suivies à l’échelle mondiale ? Réponse.
Sur 100 patients hospitalisés, au moins sept dans les pays développés et 10 dans les pays en développement contractent une infection nosocomiale. Dans les unités de soins intensifs, ce taux atteint 30 % environ chez les patients vulnérables et dans un état critique », souligne l’ l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Lutter contre ces maladies, c’est justement l’objectif du programme « Un soin propre est un soin plus sûr » de l’OMS. Ses représentants recommandent aux personnels soignants de se laver les mains à l’eau et au savon. Ou à ou à défaut à l’aide de solutions hydro-alcooliques :
- « avant un contact avec un patient ;
- avant un geste propre et aseptique (par exemple l’insertion de dispositifs comme des cathéters) ;
- après un contact avec un liquide biologique ;
- après un contact avec un patient ;
- après un contact avec l’environnement d’un patient ».
La stratégie de l’OMS repose également sur les grands éléments:
- Des solutions hydro-alcooliques mises à la disposition du personnel soignant sur les lieux de soins;
- Une formation de celui-ci aux cinq indications (ci-dessus) concernant l’hygiène des mains;
- Un contrôle et une information sur le respect des bonnes pratiques;
- Des rappels visuels sur le lieu des soins;
- Une culture institutionnelle attachée à la sécurité des patients et du personnel soignant.
Voilà pour la théorie. Et en pratique ? Cette stratégie est-elle appliquée dans tous les pays ? Pour le savoir, l’OMS a réalisé une étude de terrain. Notamment en Arabie Saoudite, au Costa Rica, en Italie, au Mali et au Pakistan. Entre décembre 2006 et décembre 2008, le respect des bonnes pratiques est passé de 51% à 67%. Parallèlement, les infrastructures et les connaissances du personnel ont nettement progressé. L’étude montre également que ce changement des pratiques et des mentalités en matière de sécurité a perduré pendant deux ans au moins après la fin de la phase de test.
«Les interventions les plus simples et les plus économiques sont parfois celles qui ont le plus d’impact», confirme Sir Liam Donaldson, envoyé spécial de l’OMS pour la sécurité des patients. « Nous avons maintenant des méthodes efficaces pour empêcher des millions de maladies et de décès évitables et pour endiguer le problème croissant des infections résistantes aux antimicrobiens. »
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : David Picot