Identifier ces personnes âgées «fragiles»…
01 février 2013
Les 14es Rencontres de Gérontologie pratique se déroulent à Paris les 31 janvier et 1er février 2013. ©Destination Santé
Entre 9% et 13% des plus de 65 ans en France seraient « en situation de fragilité ». Autrement dit, selon le Pr Claude Jeandel, gériatre au CHU de Montpellier, « cela signifie qu’ils sont particulièrement à risque de chutes, de fractures. Et par conséquent, ils voient leur autonomie se dégrader». Explications.
« Au cours du vieillissement, certains garderont l’ensemble de leurs capacités fonctionnelles, d’autres en revanche, développeront des maladies qui risquent d’entraîner des incapacités, une perte d’autonomie », affirme le Pr Claude Jeandel. « Mais entre les seniors robustes et ceux qui souffrent d’affections handicapantes, il y a les personnes qui avancent en âge et perdent certaines fonctions, sans que ce soit lié à une maladie ». C’est cette catégorie qui est considérée comme « fragile ». Et plusieurs critères permettent justement d’évaluer le degré de fragilité.
« Un sujet dit ‘fragile’ va ressentir une fatigue dans les actes simples de sa vie quotidienne, il va limiter ses activités physiques, se plaindre de sa mémoire, constater une perte de poids non intentionnelle, ou encore se sentir isolé… » Pour le Pr Jeandel, toutes ces situations doivent attirer l’attention. « Les proches tout comme les professionnels de santé doivent être mobilisés pour identifier cette fragilité. Ensuite, nous pourrons cerner de manière objectif le problème, en mesurant par exemple la vitesse de marche ou la force musculaire».
Les chutes, 12 000 morts chaque année en France
Une étude présentée par Claude Jeandel, au cours des 14es Rencontres de Gérontologie pratique qui se tiennent à Paris, avait pour objectif d’estimer la prévalence de cette fragilité chez les plus de 65 ans. « Celle-ci oscille entre 9% et 13%, ce qui est considérable. Dire que 10% de cette catégorie de la population est fragile, dans le sens où elle est à risque d’être victime de chutes, de fractures, de développer des maladies invalidantes, c’est un enjeu de santé publique. Il est donc extrêmement important de repérer et d’identifier ces personnes fragiles. »
Rappelons que le nombre de chutes parmi les plus de 65 ans est estimé à 2 millions, chaque année en France. Plus de 12 000 décès sont recensés dans le même temps, et 450 000 hospitalisations. Les chutes en fait, constituent la première cause de mortalité accidentelle dans cette tranche d’âge.
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot
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Source : de notre envoyé spécial aux 14es Rencontres de Gérontologie pratique, Palais des Congrès, Paris (31 janvier – 1er février 2013) - Interview du Pr Claude Jeandel, 31 janvier 2013