Insuffisance rénale : une espérance de vie à la hausse ?
03 janvier 2018
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En Amérique du Nord, les patients atteints d’une insuffisance rénale voient leur espérance de vie s’améliorer. Une bonne nouvelle liée aux progrès de la dialyse, à l’accès à de nouveaux médicaments mais aussi à une prise en charge des patients plus encadrée.
Les patients atteints d’insuffisance rénale ont une espérance de vie réduite comparée à la population générale. Mais la situation s’améliore d’année en année en Amérique du Nord.
Un échantillon de 2 millions de patients
Pour le prouver, des scientifiques de Montréal* et de Philadelphie**ont suivi 1 938 148 patients (enfants et adultes) entre 1995 et 2013. Résultats, « sur cette période, la surmortalité liée à l’insuffisance rénale est passée de 27% à 12%. Cette diminution du risque a été observée chez les patients sous dialyse ou porteur d’un rein greffé fonctionnel ». Ce gain de vie est multifactoriel : « un meilleur accès à la dialyse, de meilleures conditions de vie en cas de transplantation rénale, mais aussi l’amélioration des traitements et l’arrivée de nouvelles molécules. Preuve que les investissements dans la prise en charge de l’insuffisance rénale portent leurs fruits. »
Les jeunes plus fragiles ?
Autre point, « l’amélioration la plus significative a été observée chez les patients les plus âgés ». En revanche, avant 2006, « aucune élévation de l’espérance de vie n’a été relevée en fin d’adolescence et chez les jeunes adultes ». Une population « souvent moins observante ». Sans compter « les ruptures fréquentes dans le parcours de soin lorsque le jeune patient est transféré du service pédiatrique à l’unité de prise en charge pour les adultes ». Mais « depuis 2006, l’espérance de vie s’améliore chez ces jeunes car les professionnels de santé ont été plus sensibilisés à cette problématique ».
*Bethany Foster, Montreal Children’s Hospital and the Research Institute of the Mc Gill University Health Centre), Benjamin Laskin (The Children’s Hospital of Philadelphia)
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Source : Clinical Journal of the American Society of Nephrology, le 14 décembre 2017
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon