La pénurie d’IRM prend de l’ampleur
07 juillet 2014
Le délai moyen d’obtention d’un rendez-vous pour un examen IRM s’est allongé de 7,2 jours en un an. ©CHU de Nantes
De plus en plus long. Le délai d’attente pour obtenir un examen IRM en France dans le cas d’un patient relevant d’une situation d’urgence oncologique est, chaque année plus important. Il dépasse cette fois les 37 jours ! C’est le constat plus qu’alarmant de la plus récente étude réalisée par Imagerie Santé Avenir.
En France, un patient disposant d’une ordonnance dans un contexte urgent de suspicion de métastases doit attendre, en moyenne, 37,7 jours avant de bénéficier d’un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM). Par rapport à l’étude de Cemka-Eval conduite pour Imagerie Santé Avenir (ISA) de l’an passé, le délai moyen a donc augmenté de 7,2 jours. « Jamais en 11 ans d’études mesurant les délais d’attente une telle aggravation n’avait été constatée », s’alarme l’association. D’autant qu’un délai acceptable selon le Nouveau plan Cancer 2014-2019 serait de 20 jours.
Cette année, « aucune région à forte densité de mortalité par cancer ne passe sous la barre des 30 jours d’attente à part le Nord Pas de Calais (26,3 jours) », indique l’ISA. « Certaines régions comme la Bretagne, l’Alsace, la Lorraine atteignent même plus de 50 jours, voire 64 jours en Basse Normandie. » Seules trois régions voient leurs délais baisser légèrement de 1 à 2 jours environ : Midi Pyrénées, Languedoc Roussillon, PACA.
Les raisons d’un désastre
La densité d’IRM en France par million d’habitants s’établit aujourd’hui à 10,7 machines. Un nombre bien inférieur au taux d’équipement moyen de l’Europe de l’ouest. Et l’évolution est bien lente. Ainsi, les 38 machines supplémentaires installées en 2013 restent bien insuffisantes. A tel point que « le taux d’équipement de certains pays d’Europe Centrale est en train de dépasser celui de la France (Slovénie, Croatie…) ». Pour rattraper ce retard, notre pays devrait installer 150 machines supplémentaires chaque année…
Autre raison à cet allongement du délai d’attente, l’IRM est un examen indiqué dans de plus en plus de cas de cancers et d’autres pathologies. « C’est le cas en urologie pour la prostate avec +32,10% entre 2010 et 2012, pour les pathologies cardiaques (+24,20%) ou encore pour le système hépatobiliaire et pancréatique (+24,40%) sur la même période ». En moyenne, les indications de l’IRM croissent chaque année d’environ 6% à 12%. « Le recours à l’IRM apporte une valeur ajoutée démontrée en comparaison à d’autres modalités », rappelle l’ISA. Sans oublier les besoins en IRM d’urgence et en travaux de recherche. « On est encore donc loin de pouvoir répondre à toutes les attentes », conclut l’association.
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Source : Etude de Cemka-Eval conduite pour Imagerie Santé Avenir, 7 juillet 2014
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet