Les IRM manquent toujours à l’appel
05 décembre 2013
Selon les préconisations du collectif ISA, les établissements de santé français devraient s’équiper d’ici à 2018 de 20 IRM par million d’habitants. © IRM Multiva 1.5T de Philips
En France, le manque d’appareils à Imagerie par résonnance magnétique (IRM) continue de fragiliser l’accès aux soins. Plus inquiétant : depuis janvier 2013, les nouvelles installations d’IRM ont reculé de 4,5% par rapport à 2012. Et selon le collectif Imagerie Santé Avenir (ISA) qui a réalisé une étude sur le sujet, 1 250 nouveaux appareils seraient même indispensables pour répondre aux besoins des patients.
En 2000, le rapport Grunfeld relatif au Plan Cancer II sonnait déjà l’alarme : « atteindre 10 IRM par million de patient en 2011 est impératif ». A peine atteint en 2013, cet objectif « laisse la France très en retard comparé à nos voisins européens », pointent les auteurs de l’étude Imagerie Santé Avenir (ISA). La moyenne européenne est évaluée à 25 IRM par million d’habitant. Un chiffre qui s’élève à 27 en Allemagne et au Danemark.
Multiplier le nombre d’IRM par 2,5
Le nombre d’IRM en France devrait donc au minimum… doubler pour combler cet écart. Mais à en croire les résultats de ce travail, , le défi est bien loin d’être relevé. Au total, seuls 650 IRM sont actuellement disponibles dans les établissements de santé français. Et 1 250 nouveaux appareils seraient nécessaires pour enrayer satisfaire les besoins. « Même si cet objectif était rempli, la France garderait un retard de 6 ans par rapport à ses voisins européens », précise Dr Ellen Benhamou, l’une des auteurs de l’étude ISA et chef du service de biostatistique et d’épidémiologie à l’Institut Gustave Roussy (Villejuif).
Une situation Un mois d’attente
Aujourd’hui, à raison de 7 000 à 8 000 examens par IRM et par an, seuls 4,5 à 5 millions d’actes annuels sont envisageables en France, En conséquence, les délais d’attente pour obtenir une IRM se rallongent : les pertes de chance face à la maladie augmentent. « Toute pathologie confondue, un patient attend en moyenne 30,5 jours avant de bénéficier d’une IRM ». Une durée préjudiciable pour des maladies évoluant rapidement comme les cancers du poumon, du colon/rectum, du sein et de la prostate.
Sans oublier bien sûr que de nombreux autres patients en subissent également les conséquences. C’est le cas de ceux atteints d’une affection neurodégénérative (maladie d’Alzheimer ou de Parkinson), souffrant d’un accident vasculaire cérébral, ou pris en charge dans différents services d’Urgence.
Ecrit par Laura Bourgault : – Edité par : David Picot