L’Académie de médecine veut interdire les cabines de bronzage

04 février 2015

Les travaux se multiplient pour démontrer la responsabilité du bronzage artificiel dans la survenue de cancers de la peau. Et en matière de cabine de bronzage, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Académie nationale de médecine n’y va pas par quatre chemins. Pour la Docte assemblée, « il est urgent de les interdire ». Voilà qui est clair.

La semaine dernière, le magazine 60 millions de consommateurs révélait les résultats d’une enquête démontrant que de nombreux professionnels du bronzage en cabine passaient sous silence la dangerosité des UV artificiels. Cette semaine, l’Académie nationale de médecine prend le relais et rappelle que :

  • Dès 2003, l’Académie alertait les Pouvoirs publics et mettait en garde sur les risques liés à l’exposition aux UV artificiels ;
  • En 2009, cette pratique était classée dans le groupe des agents cancérogènes certains pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ;
  • En 2011, l’Institut national de Veille sanitaire (InVS) constatait que le nombre de mélanomes avait déjà triplé entre 1980 et 2005 en France, atteignant 9 780 nouveaux cas et 1 620 décès.

Des arguments suffisants en somme pour encadrer de façon très stricte la pratique du bronzage en cabine. Pour autant, « l’interdiction de la publicité, en particulier de la promotion auprès des jeunes, n’est pas respectée », déplore l’Académie. « L’encadrement n’est pas assuré, et malgré le durcissement de la réglementation prévu par le décret de 2013, rien n’est fait pour dissuader les mineurs, les femmes enceintes de plus de cinq mois et les personnes à la peau déjà très insolée de se faire bronzer en cabine. »

Tordre le cou à la fausse promotion

L’Académie prend aussi soin de revenir sur certains bienfaits ambitionnés par les marchands de soleil et qui, bien évidemment sont inexistants. Ainsi :

  • Ces expositions n’apportent aucun des bénéfices revendiqués par les professionnels du bronzage. l’apport de vitamine D active n’est pas lié à l’action des UVA et peut facilement se faire par voie orale ;
  • L’exposition ne s’accompagne ni d’une pigmentation ni d’un épaississement de l’épiderme qui participeraient à une protection efficace de la peau ;
  • Enfin, dans le traitement de la dépression saisonnière, les UVA ne sont pas utiles et seule la luminothérapie peut avoir une certaine efficacité.

Conclusion : l’Académie nationale de médecine considère que la France doit se prononcer pour l’interdiction totale des cabines de bronzage, «hors usage médical» dans le cadre de maladies dermatologiques.

  • Source : Académie nationale de médecine, 4 février 2015

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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