L’activité physique toujours insuffisante, surtout chez les femmes
11 juin 2024
Dans son bulletin épidémiologique, Santé publique France estime que près de 10 % des femmes et 8,6 % des hommes cumulent niveau d’activité physique insuffisant et sédentarité. Autrement dit deux facteurs de risque de nombreuses maladies chroniques.
En matière d’activité physique, quelles sont les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé ? « Pratiquer au moins 150 à 300 minutes d’activité physique aérobie d’intensité modérée ou au moins 75 à 150 minutes d’activité physique aérobie d’intensité soutenue ou une combinaison équivalente d’activité physique d’intensité modérée ou soutenue par semaine ». Elle recommande en outre de « pratiquer 2 fois par semaine ou davantage des activités de renforcement musculaire d’intensité modérée ou supérieure – qui sollicitent les principaux groupes musculaires – celles-ci procurant des bienfaits supplémentaires pour la santé ».
Dans son dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire, Santé publique France dévoile les chiffres nationaux et régionaux de l’activité physique et de la sédentarité des adultes en France. Selon les résultats de l’enquête* publiés mardi 11 juin, seulement 59 % des femmes et 73 % des hommes atteignent les recommandations en matière d’activité physique. Sur le plan du renforcement musculaire, ils ne sont que 31 % chez les hommes et 20 % chez les femmes à réaliser les séances recommandées.
Des facteurs de risque qui se cumulent et ne se compensent pas
Quant à la sédentarité, elle est toujours très élevée et gagne du terrain. « Plus d’un adulte sur cinq déclarait passer plus de sept heures par jour en position assise et la prévalence d’un temps écran de loisirs supérieur à trois heures quotidiennes atteignait 39 % ». La recommandation sur la rupture de sédentarité lorsque celle-ci était prolongée était, elle bien suivie, avec 9 adultes sur 10 qui déclaraient se lever aux moins toutes les deux heures.
Alors qu’activité physique insuffisante et sédentarité sont deux facteurs de risque distincts de maladies cardiovasculaires, maladies métaboliques (diabète de type 2) et certains cancers (endomètre, sein, côlon, poumon), 9,9 % des femmes et 8,6 % cumulent ces deux facteurs de risque. Pour rappel, l’activité physique et la sédentarité ne se compensent pas directement. « Il faut une certaine dose d’activité physique en termes de durée et d’intensité pour compenser les effets délétères d’une sédentarité élevée. Il est donc nécessaire pour maintenir ou améliorer sa santé, de limiter sa sédentarité autant que possible et d’augmenter conjointement son niveau d’activité physique », précise Santé publique France.
Ces données mettent en évidence le manque d’activité physique chez de nombreux adultes, en particulier chez les femmes. Pour l’agence sanitaire, celles-ci doivent devenir un public cible, de même que les personnes plus âgées et moins diplômées (facteurs associés à une plus faible activité physique).
30 minutes par jour oui, mais avec essoufflement
Pour être suivies, des recommandations doivent être connues. Qu’en est-il en matière d’activité physique et de sédentarité ? Si la grande majorité des adultes savent qu’il faut pratiquer 30 minutes d’activité physique par jour, à peine plus d’1 adulte sur 5 sait qu’il s’agit d’une activité physique avec essoufflement, toujours selon le BEH publié cette semaine.
Quant à la sédentarité, les adultes les plus sédentaires – plus de 7 heures assis par jour – la subissent, au travail essentiellement. S’ils savent qu’il faudrait la réduire, ils affirment ne pas en avoir le pouvoir. Santé publique France (SPF) recommande ainsi la mise en place de mobilier actif au bureau notamment les bureaux assis-debout.
SPF souligne la nécessité de communiquer encore davantage sur les recommandations en matière d’activité physique, notamment concernant l’intensité, et le renforcement musculaire.
*Baromètre santé mené en 2021 par téléphone auprès de plus de 6 000 personnes âgées de 18 à 85 ans interrogées sur la base d’un questionnaire.