L’antibiorésistance, toujours forte en Europe
23 février 2017
Khamkhlai Thanet/shutterstock.com
Le développement des résistances bactériennes aux antibiotiques est considéré, depuis plusieurs années déjà, comme un enjeu de santé publique. Le dernier rapport publié par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) et le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) confirme la présence de microbes résistants chez l’homme, chez l’animal et dans les aliments, au niveau de l’Union européenne.
« Chaque année, les infections causées par des bactéries résistantes aux antimicrobiens provoquent 25 000 décès dans l’UE », indique Vytenis Andriukaitis, commissaire pour la sécurité de la santé et de la nourriture de l’UE. En effet, comme l’indique le rapport de l’EFSA et de l’ECDC*, « les multirésistances aux antibiotiques des salmonelles sont élevées dans l’UE ». Or les salmonelloses constituent la deuxième cause d’intoxication alimentaire dans l’Union. Après les campylobactérioses. Heureusement, « les experts notent que la résistance aux traitements de dernier recours en cas de salmonellose sévère chez l’homme reste faible ».
Des inégalités régionales
Le rapport détaille en outre les antibiotiques pour lesquels les microbes ont développé des résistances. Les carbapénèmes sont concernés. Ces molécules sont souvent utilisées comme dernier recours en cas d’infections multirésistantes aux autres antibiotiques. Dans le cas des campylobactérioses, 10% des bactéries testées se sont révélées résistantes à deux molécules essentielles dans les cas sévères chez l’homme : les fluoroquinolones et les macrolides.
Autre information d’importance relayée par ce document, les niveaux de résistance sont très inégaux en fonction des pays de l’Union. Ceux du nord et de l’ouest du continent présentent en général un niveau plutôt bas, tandis que les pays du sud et de l’est sont davantage concernés. « Ces variations sont généralement dues aux différences d’utilisation des antibiotiques en fonction des pays », explique Marta Hugas de l’EFSA. « Par exemple, ceux qui ont mis en œuvre des mesures pour réduire et repenser l’usage de ces molécules chez l’animal notamment présentent des taux de résistance moins élevés et une tendance à la baisse. »
Pour en savoir plus, consultez le document interactif sur les résistances aux différents antibiotiques en fonction des pays ici.
*The European Union summary report on antimicrobial resistance in zoonotic and indicator bacteria from humans, animals and food in 2015