L’antibiorésistance, un phénomène méconnu

16 novembre 2015

La lutte contre l’antibiorésistance ne faiblit pas. Ainsi, du 16 au 22 novembre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) organise la semaine mondiale du bon usage des antibiotiques. A cette occasion, elle publie les résultats d’une enquête de grande envergure. La question : la population est-elle suffisamment informée des risques liés à l’antibiorésistance ?

Dans son enquête menée à travers 12 pays*, l’OMS sonde les citoyens sur un thème bien précis : la résistance antibiotique. En 14 items, les spécialistes ont interrogé 10 000 volontaires sur ce phénomène. Quelles connaissances avez-vous de la résistance antibiotique ? Vous sentez-vous concernés ?

En manque d’information ?

Résultats, « deux tiers des volontaires considèrent que l’antibiorésistance les menace directement, eux et leur famille », a révélé l’OMS à l’occasion de la Semaine mondiale du bon usage antibiotique. Une large majorité (76%) sait définir ce phénomène. Soit la capacité des bactéries à résister aux antibiotiques à force d’être exposées à ces molécules. Mais paradoxalement, cette même proportion n’est pas en mesure d’expliquer les raisons pour lesquelles cette menace les cible individuellement. Ni quel comportement adopter en prévention.

Autres points, « 6 sondés sur 10 considèrent les antibiotiques comme efficaces contre la grippe et le rhume », révèle l’OMS. A tort : ces molécules n’ont en effet aucune action thérapeutique contre les virus. Même lorsque la prescription antibiotique est justifiée, l’usage que les patients en font présente de nombreuses failles. Ainsi, un tiers (32%) considère qu’il est possible d’arrêter la prise dès que les symptômes s’améliorent, au lieu de suivre à la lettre la durée de la prescription. Enfin, plus de la moitié (57%) estime que rien ne peut être entrepris à l’échelle individuelle pour éradiquer ce fléau.

Une menace planétaire

Il en va pourtant de la responsabilité de chacun. « La lutte contre l’antibiorésistance constitue aujourd’hui l’un des défis majeurs à relever dans le monde de la santé publique », souligne le Dr Margaret Chan, directrice général de l’OMS. « Ce phénomène compromet nos capacités à traiter les maladies infectieuses dans le monde et freine de nombreuses avancées médicales ». La priorité ? Renforcer la compréhension de chacun sur les risques liés à la sur-prescription et au mésusage des antibiotiques afin de diminuer les recours à ces molécules encore trop souvent automatiques.

* Afrique du Sud, Barbade, Chine, Egypte, Inde, Indonésie, Mexique, Fédération de Russie, Serbie, Soudan, Vietnam.

  • Source : Organisation mondiale de la Santé (OMS), le 16 novembre 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Dominique Salomon

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