Le cœur fragile des pompiers
11 octobre 2018
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Les décès de pompiers par arrêt cardiaque seraient en majorité provoqués par une maladie cardiovasculaire. Un lien de cause à effet prouvé chez plus de 600 professionnels américains.
Chez les professionnels du feu, quelle cause majeure explique les décès par arrêt cardiaque* ? Pour le savoir, des chercheurs new-yorkais se sont plongés dans les dossiers d’autopsies des 627 pompiers ayant perdu la vie entre 1999 et 2014 aux Etats-Unis. Au total, « 276 décès provenant d’un arrêt cardiaque et 351 d’un traumatisme » ont été enregistrés, rapporte le Pr Denise L. Smith, principale auteure de l’étude. Au moment de leur décès, les pompiers étaient en moyenne âgés de 18 à 65 ans.
Résultat, « l’autopsie des pompiers décédés d’un arrêt cardiaque révélaient plus fréquemment des signes d’athérosclérose et d’hypertension artérielle comparée à celle des professionnels pour qui l’origine du décès était différente ». Les fragilités cardiovasculaires les plus repérées étaient « un rétrécissement des artères, une pathologie des artères coronaires ou d’autres anomalies structurelles ».
Selon les chercheurs, plusieurs éléments peuvent limiter l’impact des conclusions de cette étude. Exemples, « des différences de description lors de l’autopsie et un manque d’information concernant le tabagisme et l’hypertension ». Toutefois, « les pompiers doivent tous passer des examens cardiaques avant d’être autorisés à exercer ce difficile métier », note le Pr L.Smith.
Repérer les symptômes inquiétants
Selon la Fédération française de cardiologie, les arrêts cardiaques sont dus « dans 90% des cas à une cause cardiovasculaire. Le plus souvent, il s’agit d’une fibrillation ventriculaire, c’est-à-dire un trouble du rythme cardiaque correspondant à des contractions rapides, irrégulières et inefficaces des ventricules du cœur ».
Il arrive que l’arrêt cardiaque survienne sans prévenir. Mais dans certains cas, le trouble se fait entendre. Le patient peut en effet « présenter, dans les jours ou les heures qui précèdent, une douleur thoracique prolongée pouvant s’étendre jusqu’aux bras, une sensation d’oppression, de serrement voire d’écrasement ». Chez les femmes, les symptômes, moins connus et différents, se manifestent par des épisodes « d’essoufflement, de nausées ou encore de douleurs à l’estomac ».
* « Lors d’un arrêt cardiaque, le cœur (…) fibrille et n’assure plus l’éjection du sang dans l’organisme et dans le cerveau », précise la Fédération française de cardiologie
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Source : Journal of the American Heart Association Report, le 5 septembre 2018
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon