Les artères des jeunes, victimes du binge-drinking

26 février 2016

De plus en plus fréquente chez les jeunes, la pratique du binge-drinking n’est pas sans conséquence pour l’organisme. Troubles de la concentration, du sommeil et état apathique en passant par les symptômes dépressifs, l’isolement et les dommages cérébraux, les dégâts sont de mieux en mieux connus. La dernière étude en date révèle un risque de pression artérielle anormalement élevée.

« Les jeunes dans la vingtaine qui s’abîment régulièrement dans l’alcool affichent une pression artérielle plus élevée que la normale et risquent de développer de l’hypertension », détaillent des chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM).

Pour le prouver, les scientifiques se sont appuyés sur une cohorte de 1 294 jeunes suivis depuis 1999 sur le plan médical (cardiovasculaire, respiratoire…). Parmi eux, ils ont interrogé 756 filles et garçons âgés de 20 ans. Tous ont répondu à un questionnaire sur leurs habitudes de consommation. L’interrogatoire a été réitéré à leurs 24 ans. Résultat, « nous avons découvert que les jeunes de 20 à 24 ans qui s’adonnent au binge-drinking ont une pression artérielle (…) plus élevée que ceux qui ne consomment pas autant d’alcool », précise Jennifer O’Loughlin, principale auteure l’étude publiée dans le Journal of Adolescent Health. Rappelons que le binge-drinking se caractérise par la consommation régulière de 5 verres d’alcool au minimum en moins de deux heures.

Quelle prévention ?

Une situation inquiétante étant donné que cet état peut rapidement évoluer vers une hypertension si la consommation d’alcool n’est pas revue à la baisse. Cette élévation de la pression artérielle favorise le risque de « maladies chroniques cardiovasculaires à l’origine de mort prématurée ».

Pour limiter ce phénomène, « les professionnels de santé doivent agir sur les autres facteurs de risque de l’hypertension artérielle ». Soit une « mauvaise alimentation, une consommation excessive de sel et l’obésité ». Mais aussi proposer des solutions pour aider les jeunes à maîtriser leur consommation d’alcool et éviter les usages problématiques. Au total, 85% des jeunes s’adonnant au binge-drinking à 20 ans ne délaissent pas cette habitude à l’âge de 24 ans. « La modération a bien meilleur goût comparée aux beuveries de jeunesse », concluent les chercheurs québécois.

  • Source : Journal of Adolescent Health, le 19 février 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Dominique Salomon

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