Les bienfaits trop oubliés de la vitamine D
22 février 2013
Due au manque d’ensoleillement, la prévalence du déficit en vitamine D est plus importante en hiver. © Phovoir
La santé de nos os ne dépend pas seulement de nos apports en calcium. La vitamine D –aussi qualifiée d’antirachitique – est bénéfique à la minéralisation osseuse et donc à notre squelette. C’est elle en effet, qui nous permet d’absorber le calcium que nous ingérons. Pour autant, son rôle ne se limite pas à cela. Les 27e Rencontres de Rhumatologie pratique qui se sont tenues récemment à Paris, ont été l’occasion de mettre en lumière des vertus jusque-là mal connues de cette vitamine essentielle.
En juin 2012, l’Académie nationale de médecine rappelait que, « plus de 80% des adultes en France, présentent une insuffisance en vitamine D »,. Le Dr Xavier Guillot, rhumatologue au CHU de Besançon va plus loin. « Les seuils de carence en vitamine D ne cessent d’être ré-évalués à la hausse. Sous nos latitudes, nous serions quasiment tous déficitaires. D’après des avis d’experts formulés récemment, pour être dans un ‘état de santé optimal’, notre concentration (en vitamine D) devrait s’élever à 50ng/ml. Nous en sommes loin. En fait, près de 90% de la vitamine D est synthétisée grâce à l’action des rayons UVB. Même s’il n’y a pas vraiment de consensus sur le sujet, une exposition des bras et des jambes à raison de 5 à 30 minutes deux fois par semaine entre 10h et 15h suffirait pour obtenir des apports suffisants ». Mais ce n’est pas la grisaille de l’hiver qui va nous y aider…
Bénéfique pour les os, mais pas seulement
Pour Xavier Guillot, l’importance de la vitamine D tient aussi à ses « bénéfices extra-osseux. Des observations réalisées in vitro le confirment. Elle modulerait le fonctionnement du système immunitaire et orienterait la réponse immunitaire vers un profil anti-inflammatoire. »
Ce rôle d’inhibiteur de l’inflammation, joué par la vitamine D, pourrait aussi être impliqué dans la protection contre certaines pathologies. « Des études scandinaves ont déjà établi un lien entre le risque de diabète de type I et une carence en vitamine D. Des enfants supplémentés dès la naissance y auraient une réduction de ce risque de 85% ». Mais ce n’est pas tout. « Elle pourrait aussi diminuer la fréquence de survenue ou la sévérité de certains cancers ou de maladies cardiovasculaires ».
Une vitamine miracle en somme? « Pas si vite », prévient Xavier Guillot. « Pour le moment, il s’agit d’arguments essentiellement physiopathologiques et épidémiologiques.. Le lien de causalité n’est pas clairement établi. Et ce en raison de la multiplicité des facteurs pouvant entrer en jeu : le poids, la sédentarité, le terrain génétique individuel… Des études plus précises sont donc nécessaires. ».
Où trouver la vitamine D ?
Nous avons donc tout intérêt à compléter notre apport en vitamine D. Grâce à notre alimentation ? « Huile de foie de morue, saumons, sardines, harengs… Tous ces produits en sont pourvus… Mais il faudrait les consommer en très grandes quantités pour corriger une carence. Une éventuelle supplémentation pharmacologique en vitamine D à grande échelle pourrait avoir un important impact en santé publique, mais nécessite au préalable une évaluation plus précise ».En tout cas, ce n’est pas en vous exposant sans mesure aux rayons du soleil – et pire encore à des bancs à ultraviolets en institut – que vous augmenterez la synthèse de vitamine D par votre organisme.
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Marc Gombeaud