Les super-aliments : seuls, ils ne valent rien

17 septembre 2024

Qu’ont le chou Kale, les graines de chia ou encore la spiruline en commun ? On les qualifie souvent de super-aliments. Mais il semblerait que malgré tous leurs atouts, le miracle ne soit pas au rendez-vous. Explications de Déborah Ohana, diététicienne-nutritionniste à Paris.

Les super-aliments, qu’il s’agisse de la baie de Gogi, de l’açaï ou du physalis par exemple, sont très riches nutritionnellement. Ceci est bien une réalité. Ils peuvent donc constituer des éléments intéressants de notre alimentation. Toutefois, le fait de les qualifier ainsi « crée à mon sens des désordres au niveau du comportement et de la relation à la nourriture », souligne Déborah Ohana, diététicienne-nutritionniste à Paris. En effet, « la notion de super-aliment renvoie donc au fait qu’il existe des aliments moins bons, or ce sont la diversité alimentaire et l’équilibre qui sont surtout importants. »

Des aliments riches en micronutriments

Même si la dénomination de super-aliments risque de déséquilibrer l’alimentation des consommateurs, ces aliments présentent réellement une haute densité nutritionnelle et contiennent donc plusieurs éléments nutritifs en un seul produit. Ainsi par exemple, « le chou kale est-il riche en oméga 3, en antioxydants ainsi qu’en protéines », indique Déborah Ohana. « Il est bénéfique pour la plupart des personnes sauf les personnes présentant une allergie ou des troubles de la coagulation sanguine » précise-t-elle. Les graines de chia quant à elle « sont riches en antioxydants, oméga 3 et 6 et en fibres alimentaires ».

Toutefois donc, « pour être en bonne santé, il est nécessaire de veiller à consommer tous les groupes alimentaires à hauteur de ses besoins et d’avoir une relation sereine à l’alimentation », insiste la nutritionniste. Sans compter que consommer trop de n’importe quel aliment peut être mauvais. La formule « c’est la dose qui fait le poison » prononcée par Paracelse, le fondateur de la toxicologie au 16e siècle, s’applique très bien en nutrition.

C’est quoi une alimentation équilibrée ?

Comme le rappelle la Fédération française de Cardiologie, « les aliments se répartissent en 5 grandes catégories : viande, poisson, œufs ; produits laitiers ; produits céréaliers et féculents ; légumes ; fruits ». Pour avoir une alimentation diversifiée, il est important de consommer des aliments de chacune des catégories durant la journée, en plus ou moins grande proportion.

Pour savoir comment les doser, voici les règles de base à respecter :

– consommer au moins 5 portions de fruits et légumes par jour ;

– limiter la consommation des graisses, surtout saturées (viennoiseries, pâtisseries, charcuteries, beurre, sauces, fromages, lait entier, viandes grasses…) ;

– augmenter la consommation des sucres lents, sous forme de céréales complètes (pain complet ou aux céréales, riz, pâtes, semoule complètes …) ;

– consommer viande, poisson et autres produits de la mer ou œufs 1 à 2 fois par jour, en favorisant les viandes maigres et la consommation de poisson ;

– limiter la consommation de pâtisseries, sucreries et boissons sucrées ;

– limitez le vin (s’il n’est pas formellement déconseillé) à un verre par jour ;

– l’eau est la seule boisson indispensable, à consommer sans modération : au moins un litre et demi par jour, telle quelle ou sous forme de boissons chaudes.

  • Source : interview de Deborah Ohana, diététicienne-nutritionniste à Paris – Fédération française de Cardiologie – mangerbouger.fr

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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