Levothyrox : « pas de pénurie de l’ancienne formule »
11 janvier 2018
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L’affaire Levothyrox suit son cours. Ce jeudi 11 janvier, 23 plaignants ont été déboutés de l’ensemble de leurs demandes par le Tribunal de Grande Instance de Toulouse. A savoir, la reconnaissance d’une pénurie de l’ancienne formule (l’Euthyrox) dans les pharmacies françaises, ainsi que l’existence du préjudice d’angoisse et d’anxiété.
En novembre et en décembre 2017, le laboratoire Merck a passé deux commandes de l’ancienne formule du Levothyrox (Euthyrox). Prise à la demande de l’ANSM et du ministère en charge de la Santé, cette décision est venue pallier temporairement la demande des victimes du Levothyrox. Toutes rapportaient des effets indésirables liés à l’arrivée sur le marché de la nouvelle formule en mars 2017.
Au total, 23 patients ont saisi le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Toulouse pour demander le ré-import de l’ancienne version, et donc la reconnaissance d’une pénurie de ce médicament sur le marché français. La question du préjudice d’angoisse et d’anxiété a aussi fait l’objet d’une requête.
160 000 boîtes d’Euthyrox en stock ?
« Le TGI de Toulouse considère qu’aucune pénurie en Euthyrox n’est à déclarer depuis les réapprovisionnements de cette molécule sur le marché », explique Florent Bensadoun, directeur juridique de Merck.
« La dernière livraison d’Euthyrox datée de décembre va suffire à alimenter les stocks jusqu’au mois de mars* », détaille Thierry Hulot, président du groupe Merck France. « Sur les 200 000 boîtes livrées lors de cette commande, il en reste à ce jour 160 000. Le produit est donc largement disponible. » Pour rappel, « ces réapprovisionnements sont effectués de façon transitoire pour une disparition totale de l’ancienne formule fin 2018 au plus tard. Mais nous prévoyons quelques autres imports cette année pour laisser le temps aux patients de trouver l’alternative thérapeutique la plus appropriée sur le long terme ».
« Aujourd’hui, 90% des patients prennent la nouvelle formule, 7% ont opté pour la formule d’un autre laboratoire. » D’autres spécialités ont en effet été mises sur le marché pour étoffer l’offre des traitements. « Et on estime à 100 000 le nombre de personnes privilégiant encore la prise de l’ancienne formule », complète Thierry Hulot. « Nous allons accompagner chacune des personnes dans le choix d’une formule qui lui convient. L’objectif est d’accompagner le patient dans sa pathologie, pas devant le tribunal. »
Pas de préjudice d’angoisse ni d’anxiété selon le TGI de Toulouse
Autre demande rejetée par la justice, l’existence d’un préjudice d’angoisse et d’anxiété déclenché, selon les victimes, par l’impact des effets indésirables de la nouvelle formule. A ce sujet, le TGI de Toulouse a confirmé « qu’aucun lien de cause à effet direct n’avait été prouvé à ce jour entre les symptômes évoqués et la nouvelle formule du Levothyrox ».
*Les prescriptions des patients sous Levothyrox sont effectuées sur une durée de 3 mois
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Source : Interview de Thierry Hulot, président du groupe Merck France et de Florent Bensadoun, directeur juridique de Merck, le 11 janvier 2018
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche