L’isolement social augmente bien le risque de maladie d’Alzheimer

27 juillet 2022

Comment prévenir le risque de démence et de sa forme la plus fréquente, la maladie d’Alzheimer ? Cette question fait l’objet de nombreuses recherches à travers le monde. Une nouvelle étude confirme que le lien social permet de maintenir les fonctions cognitives.

Bouger, arrêter de fumer, contrôler sa tension, vérifier son audition… Voilà quelques-unes des recommandations validées par la science et destinées à faire reculer la probabilité d’être un jour atteint de démence. Et tout particulièrement par la maladie d’Alzheimer, sa forme la plus commune qui concerne plus d’un million de personnes en France.

On sait en effet que cette maladie, qui se traduit par un déclin progressif de la mémoire et des fonctions cognitives, résulte de l’interaction de facteurs génétiques, contre lesquels on ne peut pas agir, et environnementaux, sur lesquels il est possible d’intervenir.

Ainsi, le rôle du lien social est régulièrement examiné par les chercheurs : il semble acquis que le fait d’avoir une vie sociale toujours importante après 60 ans diminue le risque de démence. Publiée dans la revue de l’Académie américaine de neurologie, une nouvelle étude vient à nouveau le confirmer, images cérébrales à l’appui.

26% de risque supplémentaire

Pour ce travail, des chercheurs britanniques des universités de Warwick et de Cambridge, et chinois de l’université de Fudan, se sont appuyé sur des données issues de la UK Biobank, la banque de données britannique réunissant des informations génétiques et médicales d’une cohorte de plus de 500 000 adultes.

Ils ont ainsi travaillé sur les données de neuro-imagerie de plus de 30 000 personnes, qu’ils ont croisées avec des renseignements sur la vie des participants, et notamment leur niveau d’interactions sociales. Objectif : déterminer s’il existe bien un lien significatif entre démence et isolement social d’une part, et solitude d’autre part. Pourquoi distinguer les deux ? Parce que l’isolement social « est un état objectif de faibles connexions sociales », explique l’un des chercheurs, et que la solitude « est un isolement social subjectivement perçu ».

Après avoir neutralisé les variables socio-économiques, les maladies chroniques, la dépression, etc., les chercheurs sont arrivés à la conclusion que les personnes socialement isolées sont 26 % plus susceptibles de développer une démence ultérieure. Conclusion : l’isolement social semble donc bien constituer un facteur de risque indépendant de démence ultérieure. Une donnée que les pouvoirs publics doivent garder en tête, préviennent les chercheurs, afin de prendre les mesures adéquates en cas de nouveau contexte pandémique.

A noter : La solitude, elle, n’est pas un facteur indépendant : si elle est bien associée à une démence ultérieure, c’est parce qu’elle est d’abord associée à la dépression, facteur de risque bien identifié.

  • Source : Neurology - 8 juin 2022

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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