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Le terme orthorexie a été utilisé pour la première fois en 1997 par le médecin nutritionniste américain Steven Bratman. Il le définit alors « comme une obsession, d’installation progressive, de consommer de la nourriture saine et une préoccupation excessive concernant les propriétés des aliments », rapporte Nelly Goutaudier, professeure de psychologie à l’Université de Poitiers, dans un article de La presse Médicale. Les patients orthorexiques apparaissent attachés voire obsédés par le caractère sain des aliments, ce qui les amènent notamment à exclure tous ceux qui renferment la moindre trace de pesticides ou autres conservateurs artificiels, etc.
Les travaux scientifiques rapportent une prévalence très hétérogène – de 6 % à 88,7 % – selon les populations étudiées, entre le grand public et des groupes spécifiques. A l’image des danseuses et danseurs, parmi lesquels un tiers seraient concernés. Tout comme plus de huit nutritionnistes sur dix ou 86 % des instructeurs de yoga et 88,7 % des étudiants en nutrition !
Les impacts peuvent être potentiellement de deux ordres :
Faisant partie des TCA, l’orthorexie doit être traitée comme telle. Autrement dit, à travers une prise en charge pluridisciplinaire, à la fois médicale et psychologique. Le plus compliqué pour un professionnel de santé étant le plus souvent de distinguer un comportement alimentaire sain, du trouble orthorexique. Dans tous les cas, comme le conclut la professeure de psychologie, « si nombres de journaux ventent aujourd’hui les mérites d’une alimentation saine, il est aujourd’hui crucial d’informer le grand public et les professionnels du caractère potentiellement pathologique du « manger sain » poussé à l’extrême ».
Source : Nelly Goutaudier, Amélie Rousseau. L’orthorexie : une nouvelle forme de trouble des conduites alimentaires ? La Presse Médicale, 2019, 48 (10), p. 1065-1071.
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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