Maternité : vers des séjours plus courts

04 novembre 2013

L’Assurance Maladie prévoit d’élargir le PRADO aux patients présentant une insuffisance cardiaque, ou ayant subi intervention orthopédique. ©Phovoir.

Quand l’accouchement ne présente aucune complication, les jeunes mères peuvent bénéficier du retour précoce à domicile. Ainsi, elles peuvent rentrer à la maison dans les trois jours qui suivent la naissance. Et pourront bénéficier d’un suivi, assuré par des sages-femmes ou des infirmières puéricultrices. Si l’Assurance-maladie organise ces sorties précoces, d’autres formes de prises en charge ont également vu le jour.

En moyenne, après un accouchement normal à terme, une jeune maman reste quatre jours à la maternité. Mais des solutions existent pour qu’elle puisse rentrer plus tôt chez elle. Entre autres, le PRADO (Programme d’accompagnement du Retour à Domicile), un dispositif national mis en place par l’Assurance Maladie en 2010.

Visites de contrôle

Grâce au PRADO, la mère et à son enfant peuvent quitter l’établissement de santé après un minimum de 6 heures d’hospitalisation suivant la naissance. « Ils bénéficient du contrôle d’une sage-femme libérale, à raison de deux visites à domicile effectuées dans les 12 jours après l’accouchement ».

Proposé aux jeunes mères et nourrissons en bonne santé, le PRADO vise à donner des conseils liés à l’allaitement, à la pesée, à la prise de tension…. Pour obtenir le droit à cette sortie précoce, l’accouchement doit obligatoirement avoir été fait par voie basse. Autre indication : ni la mère ni le bébé ne doivent nécessiter d’un traitement médical. Aujourd’hui, 3 jeunes mamans sur 10 ont recours à ce dispositif.

L’un des premiers enjeux de cette sortie précoce est de désengorger les maternités en assurant la sécurité de la maman et du nourrisson. « Le suivi PRADO comprend à la fois une prise en charge gynécologique et pédiatrique.

D’autres alternatives

En France, certains établissements de santé proposent une autre forme de retour précoce. Contrairement au PRADO, les visites à domicile ne sont pas assurées par un professionnel libéral extérieur, « mais par une sage-femme ou une infirmière puéricultrice internes à l’établissement », explique Valérie Fouré, infirmière puéricultrice à la Clinique Mutualiste La Sagesse, à Rennes. Une maternité où le retour personnalisé à domicile est en place depuis 2004.

« En suivant la patiente pendant les 9 mois de grossesse, le soignant connaît bien le parcours de la mère. Les couples apprécient cette relation de confiance. Et les services de néonatologie et d’obstétrique ont complètement intégré ce mode de prise en charge ». Changer l’organisation actuelle pour le PRADO ne relève donc pas de l’automatisme. « Le PRADO pourra compléter notre offre de soins dans l’organisation des retours anticipés », précise Valérie Fouré.

D’autant plus que les pratiques médicales évoluent. « Au départ, le retour à domicile était uniquement proposé pour les accouchements par voie basse et pour les naissances à terme », précise Valérie Fouré. Aujourd’hui, contrairement au PRADO, après une césarienne et/ou une naissance prématurée, « les femmes peuvent aussi – après examen complet – bénéficier d’un suivi à domicile, à raison d’une visite quotidienne sur une période donnée, tant que l’obstétricien, la sage-femme et l’infirmière puéricultrice la juge nécessaire ».

Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Interview Valérie Fauché, infirmière puéricultrice à la Clinique Mutualiste La Sagesse, à Rennes.

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