Mélanome et carcinome : 8 bons réflexes pour prévenir un second cancer cutané

28 mai 2025

Après un cancer de la peau, le risque de développer une nouvelle tumeur cutanée est bien réel. La Société française de dermatologie entend sensibiliser les patients concernés pour que les bonnes pratiques – protection solaire, suivi dermatologique, dépistage – deviennent des réflexes durables.

Un cancer de la peau augmente le risque d’en développer un second. Pour rappel, le mélanome prend naissance dans les cellules de la peau appelées mélanocytes. Elles fabriquent la mélanine, ce pigment colorant la peau. Il est le cancer de la peau le plus rare (10 % des cancers cutanés) mais aussi le plus grave. Pour sa part, le carcinome basocellulaire ne se développe que localement et ne donne pas de métastases. Le carcinome épidermoïde est quant à lui beaucoup plus rare et peut être à l’origine de métastases. Il doit être traité rapidement.

Pour les personnes qui ont été diagnostiquées et traitées pour l’un de ces cancers, le risque d’un second cancer cutané est élevé. « Le risque de survenue d’un nouveau carcinome ou d’un nouveau mélanome est significativement accru chez les patients ayant déjà eu un antécédent de cancer cutané, ce qui justifie une surveillance dermatologique rigoureuse et une photoprotection renforcée », alerte le Pr Ève Maubec, dermatologue à l’hôpital Avicenne (Bobigny), experte des cancers cutanés et membre de la Société française de dermatologie.

Ainsi, selon les chiffres avancés par la SFD, 8 % des patients ayant eu en mélanome en développeront un second. Le risque de carcinome est également accru. Aussi apparaît-il essentiel que les patients concernés soient sensibilisés aux recommandations et les suivent.

Des protections solaires efficaces

Le rayonnement ultraviolet est le premier facteur de risque de cancers de la peau. Et l’incidence de celui-ci a considérablement augmenté en même temps que l’exposition au soleil “de loisir” s’est popularisée. Une étude australienne portant sur 1 383 patients dont environ un quart avait déjà eu un cancer cutané a « montré que l’application quotidienne d’un produit de protection solaire permettait de réduire de 39 % le risque de survenue de nouveau carcinome épidermoïde cutané mais ne permettait pas de réduire le risque de survenue de nouveau carcinome basocellulaire ». Toutefois, le temps d’apparition du second carcinome basocellulaire tendait à être plus long lorsque la crème solaire était quotidiennement appliquée.

Si diverses études montrent que les personnes qui ont eu un carcinome changent leurs habitudes par rapport au soleil, cela reste insuffisant. Une étude française indique que 96 % des patients ayant eu un cancer de la peau étaient conscients du risque de cancer cutané lié au soleil. Pourtant, « seulement 59 % limitaient leur exposition solaire pendant les heures les plus chaudes, 45 % portaient un chapeau, 28 % portaient des vêtements couvrants, et seulement 35% utilisaient régulièrement un produit de protection solaire à indice élevé », précise la SFD.

Ces bonnes pratiques qui devraient être des réflexes pour les patients :

  • respecter le calendrier de surveillance dermatologique : un suivi doit être proposé au moins une fois par an ou adapté à chaque situation par le dermatologue ;
  • pratiquer l’auto-dépistage cutané : il s’agit d’un examen de la peau à la recherche d’éventuelles lésions. Les personnes qui pratiquent cet auto-dépistage se voient détecter les tumeurs à un stade plus précoce. « Les miroirs, les photographies corporelles ou l’aide d’un proche peuvent s’avérer utiles, notamment pour les zones difficiles d’accès comme le cuir chevelu ou le dos », conseille la SFD ;
  • le moyen mnémotechnique ABCDE est une aide visuelle utile en cas de taches suspectes : Asymétrie, Bords irréguliers, Couleur, Diamètre, Evolution ;
  • le signe du « vilain petit canard » : cette stratégie de reconnaissance est basée sur le fait que les grains se ressemblent tous chez une même personne et que si l’un est différent des autres, une consultation est nécessaire ;
  • limiter son exposition au soleil (notamment quand l’indice UV est supérieur ou égal à 3) et éviter les cabines de bronzage artificiel ;
  • porter des vêtements couvrants et des lunettes de soleil ;
  • appliquer un produit solaire résistant à l’eau, avec une protection élevée (SPD 50), à appliquer à chaque exposition au soleil et à renouveler toutes les 2 heures ;
  • se renseigner sur les médicaments que l’on prend : sont-ils photosensibilisants ? Si oui, il est nécessaire de redoubler de vigilance.

La Société française de dermatologie appelle à renforcer les messages de prévention auprès des populations à risque et à intégrer systématiquement la prévention secondaire dans les parcours de soins.

  • Source : Ameli.fr, Société française de dermatologie

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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