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Un cancer de la peau augmente le risque d’en développer un second. Pour rappel, le mélanome prend naissance dans les cellules de la peau appelées mélanocytes. Elles fabriquent la mélanine, ce pigment colorant la peau. Il est le cancer de la peau le plus rare (10 % des cancers cutanés) mais aussi le plus grave. Pour sa part, le carcinome basocellulaire ne se développe que localement et ne donne pas de métastases. Le carcinome épidermoïde est quant à lui beaucoup plus rare et peut être à l’origine de métastases. Il doit être traité rapidement.
Pour les personnes qui ont été diagnostiquées et traitées pour l’un de ces cancers, le risque d’un second cancer cutané est élevé. « Le risque de survenue d’un nouveau carcinome ou d’un nouveau mélanome est significativement accru chez les patients ayant déjà eu un antécédent de cancer cutané, ce qui justifie une surveillance dermatologique rigoureuse et une photoprotection renforcée », alerte le Pr Ève Maubec, dermatologue à l’hôpital Avicenne (Bobigny), experte des cancers cutanés et membre de la Société française de dermatologie.
Ainsi, selon les chiffres avancés par la SFD, 8 % des patients ayant eu en mélanome en développeront un second. Le risque de carcinome est également accru. Aussi apparaît-il essentiel que les patients concernés soient sensibilisés aux recommandations et les suivent.
Le rayonnement ultraviolet est le premier facteur de risque de cancers de la peau. Et l’incidence de celui-ci a considérablement augmenté en même temps que l’exposition au soleil “de loisir” s’est popularisée. Une étude australienne portant sur 1 383 patients dont environ un quart avait déjà eu un cancer cutané a « montré que l’application quotidienne d’un produit de protection solaire permettait de réduire de 39 % le risque de survenue de nouveau carcinome épidermoïde cutané mais ne permettait pas de réduire le risque de survenue de nouveau carcinome basocellulaire ». Toutefois, le temps d’apparition du second carcinome basocellulaire tendait à être plus long lorsque la crème solaire était quotidiennement appliquée.
Si diverses études montrent que les personnes qui ont eu un carcinome changent leurs habitudes par rapport au soleil, cela reste insuffisant. Une étude française indique que 96 % des patients ayant eu un cancer de la peau étaient conscients du risque de cancer cutané lié au soleil. Pourtant, « seulement 59 % limitaient leur exposition solaire pendant les heures les plus chaudes, 45 % portaient un chapeau, 28 % portaient des vêtements couvrants, et seulement 35% utilisaient régulièrement un produit de protection solaire à indice élevé », précise la SFD.
La Société française de dermatologie appelle à renforcer les messages de prévention auprès des populations à risque et à intégrer systématiquement la prévention secondaire dans les parcours de soins.
Source : Ameli.fr, Société française de dermatologie
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet