Mémoire : 6 astuces pour mieux apprendre

28 octobre 2024

La mémoire sémantique nous permet d’apprendre une langue, mémoriser des connaissances sur le monde, manipuler des concepts. Bien apprendre, c’est parvenir à ancrer ces informations et savoir les réactiver le moment venu. Mathieu Hainselin, neuropsychologue, invité par l’Observation B2V des Mémoires, présente six techniques pour booster sa mémoire.

La mémoire est une fonction qui nous permet d’intégrer, conserver et restituer des informations. L’Inserm distingue cinq systèmes de mémoire interconnectés et impliquant des réseaux neuronaux distincts.

La mémoire procédurale est celle des automatismes. Elle nous permet de marcher, jouer du piano, faire du vélo sans avoir besoin de le réapprendre. La mémoire perceptive, elle, s’appuie sur nos sens. Elle permet de retenir des images, des bruits, des odeurs… Ces deux types de mémoires s’activent de manière inconsciente et nous permettent de faire plusieurs choses à la fois.

La mémoire de travail ou mémoire à court terme, est la mémoire du présent, celle que l’on utilise le plus. Les informations qu’elle véhicule, le nom d’une personne qu’on rencontre, une adresse où on doit se rendre, sont rapidement effacées ou stockées dans la mémoire à long terme.

La mémoire épisodique est une mémoire autobiographique. Elle nous permet de nous souvenir des moments que nous avons vécus et de nous situer dans le temps et l’espace. Reste la mémoire sémantique, celle des apprentissages, du langage, de la connaissance du monde. Elle nous permet d’apprendre tout au long de la vie. Encore faut-il savoir apprendre.

Mathieu Hainselin, neuropsychologue et maître de conférences à l’Université de Picardie, livre à l’Observatoire B2V des Mémoire, 6 conseils pour favoriser la mémoire durable :

1 – Apprendre sur un temps long (si possible)

Il s’agit de la technique dite de l’espacement : répartir le même nombre d’heures d’apprentissage sur une plus longue période plutôt que tout concentrer sur une période de quelques jours avant l’échéance. Le bachotage n’est donc pas une bonne idée pour une réutilisation des connaissances après l’examen. « En espaçant les séances d’apprentissage, on renforce la mémoire, rendant les révisions moins laborieuses et plus efficaces à long terme. »

2 – Se tester régulièrement

Tester régulièrement sa mémoire, avec des fiches par exemple, permet une récupération active. « Plus on s’entraîne à retrouver une information, plus celle-ci s’ancre durablement dans notre esprit ». Et plus il sera facile d’activer ce processus lors d’un examen.

3 – Apprendre en groupe

Le travail en groupe renforce la motivation et met en place une dynamique sociale positive. « Cette interaction réduit le stress, car elle se déroule dans un cadre plus détendu et convivial et encourage la régularité : lorsqu’un membre du groupe est motivé, il entraîne les autres. »

4 – La technique de la page blanche

La technique de la page blanche consiste à écrire tout ce dont on se souvient concernant un sujet. Et ce sans aucun support écrit ou visuel. Outre le bilan sur son niveau de connaissances, « en écrivant sans références, on parvient à identifier facilement les concepts bien maîtrisés, que l’on retrouve aisément, ainsi que les points plus faibles, qui demandent un travail supplémentaire ».

5 – Ecouter, lire, regarder, parler, débattre… multiplier les modes d’apprentissage  

C’est l’apprentissage multi-modal. L’idée est de multiplier les chemins d’accès à une information pour qu’elle s’ancre durablement et permette de la restituer plus facilement. Lire un texte, parler du sujet avec un collègue ou ami, observer un schéma, écouter un cours magistral ou un podcast… Toutes ces voies d’accès forment un réseau de mémorisation riche et complexe. « Ainsi, même si un chemin est obstrué par la fatigue, le stress ou autre, il reste d’autres voies à explorer. »

6 – La créativité au service de l’apprentissage

Il s’agit d’associer les connaissances à acquérir à des images mentales, une histoire qu’on invente, des moyens mnémotechniques propres à soi. Le processus d’apprentissage devient plus personnel, efficace et parfois, plus ludique. Associer des éléments qu’on a soi-même créé permet d’ancrer durablement la connaissance mais aussi de la récupérer plus facilement.

Pour aller plus loin, écoutez le podcast de l’Observatoire B2V des Mémoires avec Mathieu Hainselin. 

  • Source : Inserm, l’Observatoire B2V des Mémoires

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – édité par Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils