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Bientôt la vaccination des nourrissons obligatoire pour empêcher la propagation des infections invasives à méningocoques (IIM) ? C’est ce que préconise la Haute autorité de santé (HAS) dans un avis publié le 27 mars. 560 cas d’infections invasives à méningocoques ont été enregistrés en 2023, soit un bond de 72 % par rapport à 2022. Des chiffres supérieurs à ceux constatés avant les années Covid, alors que les cas d’IIM ont chuté en 2020 et 2021 grâce au respect des gestes barrières et aux confinements.
Les IIM sont dues à des bactéries, les méningocoques.12 familles (les sérogroupes) ont été décrites à ce jour. Les sérogroupes A, B, C, W et Y sont impliqués dans la quasi-totalité des infections invasives à méningocoques diagnostiquées en France. « Les IIM se manifestent le plus souvent sous forme de méningite (inflammation des membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière) et/ou de septicémie (infection du sang, ndlr) », explique Santé publique France. D’autres formes cliniques existent comme l’arthrite, la péricardite septique, ou le purpura fulminans (l’association d’un état de choc septique et d’un purpura).
Ces infections sont peu fréquentes mais mortelles dans environ un cas sur dix, malgré l’antibiothérapie. Fulgurantes, les IIM touchent particulièrement les enfants de moins de 5 ans, les adolescents et jeunes adultes de 11 à 24 ans.
Selon les dernières données, le sérogroupe B reste majoritaire en France mais les sérogroupes W (2,5 fois plus par rapport à 2022) et Y (1,7 fois plus par rapport à 2022) ont beaucoup progressé, notamment chez les nourrissons et les jeunes. Les souches de sérogroupe W sont très virulentes et entraînent une mortalité deux fois plus élevée que les sérogroupes B et Y, ajoute la HAS.
Saisie par le ministère de la Santé, la HAS a donc revu la stratégie vaccinale et formule plusieurs recommandations :
Le sérogroupe B est le premier responsable des méningites à méningocoque chez les jeunes enfants. L’objectif est d’augmenter la couverture vaccinale, qui était de l’ordre de 48,8 % en 2022.
Source : Haute autorité de Santé, Santé publique France
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche