Méningocoques : la HAS veut rendre la vaccination des bébés obligatoire
27 mars 2024
L’année 2023 a été marquée par une flambée des infections invasives à méningocoques, des maladies graves associées à une mortalité importante. En conséquence, la Haute autorité de santé recommande de revoir la stratégie vaccinale. Elle plaide pour une vaccination obligatoire des nourrissons de moins d’un an et la recommande chez les adolescents.
Bientôt la vaccination des nourrissons obligatoire pour empêcher la propagation des infections invasives à méningocoques (IIM) ? C’est ce que préconise la Haute autorité de santé (HAS) dans un avis publié le 27 mars. 560 cas d’infections invasives à méningocoques ont été enregistrés en 2023, soit un bond de 72 % par rapport à 2022. Des chiffres supérieurs à ceux constatés avant les années Covid, alors que les cas d’IIM ont chuté en 2020 et 2021 grâce au respect des gestes barrières et aux confinements.
Des infections mortelles dans 1 cas sur 10
Les IIM sont dues à des bactéries, les méningocoques.12 familles (les sérogroupes) ont été décrites à ce jour. Les sérogroupes A, B, C, W et Y sont impliqués dans la quasi-totalité des infections invasives à méningocoques diagnostiquées en France. « Les IIM se manifestent le plus souvent sous forme de méningite (inflammation des membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière) et/ou de septicémie (infection du sang, ndlr) », explique Santé publique France. D’autres formes cliniques existent comme l’arthrite, la péricardite septique, ou le purpura fulminans (l’association d’un état de choc septique et d’un purpura).
Ces infections sont peu fréquentes mais mortelles dans environ un cas sur dix, malgré l’antibiothérapie. Fulgurantes, les IIM touchent particulièrement les enfants de moins de 5 ans, les adolescents et jeunes adultes de 11 à 24 ans.
Forte progression du sérogroupe W, très virulent
Selon les dernières données, le sérogroupe B reste majoritaire en France mais les sérogroupes W (2,5 fois plus par rapport à 2022) et Y (1,7 fois plus par rapport à 2022) ont beaucoup progressé, notamment chez les nourrissons et les jeunes. Les souches de sérogroupe W sont très virulentes et entraînent une mortalité deux fois plus élevée que les sérogroupes B et Y, ajoute la HAS.
Saisie par le ministère de la Santé, la HAS a donc revu la stratégie vaccinale et formule plusieurs recommandations :
- Vaccination contre les sérogroupes A, C, W et Z : obligatoire chez tous les nourrissons de moins d’un an, en remplacement de la vaccination dirigée uniquement contre le sérogroupe C (obligatoire depuis le 1er janvier 2018), selon un schéma vaccinal à deux doses. Pour les adolescents, la HAS recommande la vaccination selon un schéma à une dose administrée entre 11 et 14 ans, qu’ils aient déjà été vaccinés ou non, ainsi qu’un rattrapage vaccinal chez les 15-24 ans.
- Vaccination contre le sérogroupe B: obligatoire chez les nourrissons de moins d’un an. Elle était déjà recommandée chez les nourrissons depuis le 2021. Les adolescents ne sont, cette fois, pas concernés.
Le sérogroupe B est le premier responsable des méningites à méningocoque chez les jeunes enfants. L’objectif est d’augmenter la couverture vaccinale, qui était de l’ordre de 48,8 % en 2022.
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Source : Haute autorité de Santé, Santé publique France
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche