MERS-CoV en Corée du Sud : 95 cas, 7 morts

09 juin 2015

Depuis le 20 mai dernier, une flambée du coronavirus MERS-CoV sévit en Corée du Sud. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dépêché une équipe sur place pour aider les autorités sanitaires locales à enrayer sa propagation. Traitement des malades, isolement et suivi des contacts, l’OMS insiste aussi sur la détection précoce des cas.

Le coronavirus MERS-CoV a fait son apparition en 2012 en Arabie Saoudite. Les signes cliniques habituels de la maladie sont la fièvre, la toux et des difficultés respiratoires. La présence d’une pneumonie est fréquente, mais pas systématique. Des symptômes gastro-intestinaux, dont la diarrhée, ont également été signalés. Environ 36% des cas notifiés d’infection par le MERS-CoV ont abouti au décès du patient.

Depuis 3 ans, 1 190 cas et 444 décès ont été rapportés, presque tous au Moyen Orient. Mais pas seulement puisqu’au total, des cas ont été signalés dans 25 pays du monde. La Corée du Sud est toutefois la seule à présenter une flambée aussi importante, en dehors des pays du Golfe.

Le premier cas, à l’origine de la flambée sud-coréenne, est un homme de 68 ans revenu d’un séjour au Moyen-Orient. Asymptomatique lors de son voyage de retour, il a commencé à montrer des signes de la maladie une semaine plus tard. Il a consulté des médecins dans deux cliniques et deux hôpitaux. « Il s’agit d’une habitude répandue dans ce pays », explique le Dr Peter Ben Embarek de l’OMS. « Mais ce comportement augmente le nombre de contacts avec d’autres personnes et donc le risque de propagation du virus. »

Un coronavirus encore mal compris

A ce jour, « aucune transmission interhumaine soutenue n’a été constatée dans les communautés et on n’a aucune preuve d’une transmission par voie aérienne », indique l’OMS. « Néanmoins, le MERS-CoV est une maladie relativement récente et les lacunes sont considérables. La mission conjointe (avec le gouvernement sud-coréen n.d.l.r.) nous permettra d’améliorer notre compréhension de la nature de ce virus. » Sans certitude à ce jour, « de plus en plus d’éléments pointent vers une transmission du dromadaire à l’homme ».

En Corée du Sud, un total de 95 cas et 7 décès ont été rapportés à ce jour. De plus, 3 000 contacts sont suivis et placés à l’isolement, pour la plupart à domicile. Près de 30 hôpitaux sont concernés par la flambée. « Etant donné le nombre important d’établissement de santé inclus dans la chaîne de transmission, nous ne pouvons pas exclure l’apparition de contaminations dans la communauté, sans lien direct avec les hôpitaux », indique le Dr Embarek. En effet, pour le moment, « tous les cas de contamination sont directement liés au tout premier malade recensé dans ce pays, et à la seule chaîne de transmission identifiée. »

Des personnels de santé mieux informés

« Il est essentiel que tous les professionnels de santé du monde entier interrogent leurs patients sur les voyages qu’ils ont pu faire dans les semaines qui précèdent leur consultation », insiste le Dr Embarek. « Notamment dans cette période de déplacements internationaux, dus aux congés estivaux mais aussi au Hadj. » Ainsi, la prise en charge précoce des cas suspects réduirait le risque de contaminations. Malgré tout, l’OMS ne conseille « pas de procédures spéciales aux points d’entrée, ni de restrictions sur les voyages ou le commerce eu égard à cet événement ».

  • Source : Conférence de presse du Dr Peter Ben Embarek de l’OMS, 9 juin 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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