MERS-CoV : toujours autant de mystères
23 septembre 2013
©Maureen Metcalfe-Azaibi Tamin/FDA
Un total de 130 cas – dont 58 mortels – dans le monde en un an : le MERS-CoV apparaît bien moins virulent que son « cousin » le SARS. Pour le moment en tout cas. Au-delà de ce constat, il tarde à se dévoiler aux scientifiques. Après s’être penché sur le génome du nouveau coronavirus, des chercheurs britanniques font état d’une « chaîne de transmission particulièrement complexe ». Mais impossible de déterminer son mode de transmission.
Le Dr Matthew Cohen et ses collaborateurs du Welcome Trust Sanger Institute de Cambridge ont analysé le génome d’échantillons de MERS-CoV recueillis sur 21 patients. L’objectif étant de mieux comprendre la façon dont il se répand. D’une manière générale, les scientifiques ont découvert que le virus était très différent sur le plan génomique d’un patient à un autre. Ce qui laisse supposer la présence d’une chaine d’infections complexe, entre l’animal et l’homme. Celle-ci reste toutefois très ombrageuse.
Les recherches se poursuivent autour de la piste animale (chat, chauve-souris, chèvres, chien, dromadaire, mouton, rongeur…). Les chauves-souris constituent-elles le réservoir ? Un fragment d’ADN viral identique à celui du virus retrouvé sur une victime en Arabie Saoudite a bien été récemment identifié. Cela signifie que ces animaux pourraient effectivement jouer un rôle dans la transmission humaine du MERS-CoV. Mais pas qu’ils constituent l’unique réservoir.
Des nombreux patients asymptomatiques ?
Les scientifiques suggèrent également qu’un « ancêtre du virus pourrait avoir existé parmi les chauves-souris, il y a plusieurs années ». Ils ajoutent qu’ « il pourrait y avoir de nombreuses personnes porteuses du virus sans le savoir. Sans doute parce qu’elles ne présentent pas de symptômes. Mais elles contribueraient malgré tout à sa propagation ». Dans tous les cas, comme l’a souligné le Pr Ziad Memish vice-ministre saoudien de la Santé, « la source animale du MERS-CoV et la façon de celui-ci se transmet à l’homme restent à ce jour inconnues ».
Rappelons qu’au 20 septembre août 2013, date de son dernier bilan épidémiologique, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recensait 130 cas dans le monde – la majorité dans la péninsule arabique – dont 58 mortels. L’OMS encourage toutefois « tous les États Membres à poursuivre leur surveillance des infections respiratoires aiguës sévères et à examiner avec soin toute présentation inhabituelle ».
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet