MERS-CoV: la chauve-souris, un réservoir parmi d’autres?

23 août 2013

©Maureen Metcalfe/Azaibi Tamin – www.cdc.gov/

Pour la première fois, des chercheurs américains ont retrouvé l’ensemble des composants génétiques du MERS-CoV sur une chauve-souris, d’Arabie Saoudite. Un constat qui signifie que cet animal pourrait être un réservoir de ce virus qui  a tué 47 personnes (sur 94 cas), ces derniers mois. Principalement au Moyen Orient.

Le virologue Ian Lipkin et son équipe de la Columbia University (New York) traquent le MERS-CoV depuis près d’une année. En collaboration avec les autorités saoudiennes,  il est allé enquêter sur place en octobre 2012, quelques semaines après la survenue du premier décès imputable  à ce nouveau coronavirus. C’était précisément à Bisha dans le sud-ouest du pays.

Dans un périmètre de 12 kilomètres autour de l’habitation de la victime, les scientifiques ont collecté des échantillons (sanguins, respiratoires, fécaux…) de 96 chauves-souris, capturées dans une palmeraie. Sur l’un des animaux – de type Taphozous perforatus – ils ont ainsi retrouvé un fragment d’ADN viral identique à celui du virus présent sur la victime de Bisha.

Infectent-elles directement l’Homme ?

Les chauves-souris constituent déjà le réservoir naturel de plusieurs virus responsables d’affections majeures  comme la rage bien sûr mais aussi la fièvre hémorragique de Marburg. Sans oublier les virus Hendra et Nipah. Ces animaux pourraient donc également jouer un rôle la transmission humaine du MERS-CoV. Au point d’infecter directement l’Homme ? Lipkin n’en n’est pas persuadé. « Il y a eu trop de cas au Moyen-Orient qui n’ont pas pu être reliés avec un environnement de chauves-souris ».

La piste du dromadaire reste d’actualité, quelques jours après la découverte par des virologues de 10 pays de traces biologiques du nouveau coronavirus chez ce mammifère. Lequel, faut-il le rappeler est très présent au Moyen-Orient. Dans tous les cas, les scientifiques poursuivent leurs recherches, notamment auprès d’animaux tels que les chats, les chiens et les rongeurs. Lesquels pourraient également représenter un hôte intermédiaire.

 

Ecrit par : David Picot – Edité par Vincent Roche

  • Source : Emerging Infectious Diseases, Volume 19, n°11, novembre 2013 – CDC d’Atlanta, site consulté le 22 août 2013 – Sciencemag, 22 août 2013

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