NASH : quand la malbouffe attaque le foie
25 avril 2018
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Asymptomatique, la NASH est la maladie du soda, également appelé syndrome du foie gras humain. En pleine expansion, cette atteinte trouve son origine dans la malbouffe et la sédentarité. Pour vous en prémunir, pensez – au quotidien – à l’équilibre dans l’assiette et chaussez vos baskets !
Souvent, les atteintes hépatiques sont associées à la consommation excessive et chronique d’alcool. Mais la NASH (acronyme anglais pour désigner une stéatose hépatite non alcoolique) provient d’une accumulation de graisses dans le foie due à une mauvaise hygiène de vie alimentaire. La prise alcoolique n’a donc rien à voir dans l’affaire. Ce phénomène est à l’origine d’une l’inflammation qui, pour la moitié des patients, finit par s’aggraver en cirrhose. Et en cancer du foie dans 5% des cas.
Grave inconvénient, cette « maladie du foie gras humain » est asymptomatique. Elle peut se développer pendant 10 à 20 ans sans qu’aucune gêne ne survienne. Aujourd’hui son diagnostic repose sur une biopsie du foie. L’ampleur de la NASH est telle qu’elle pourrait concerner plus de la moitié de la population mondiale d’ici à 2030. A ce jour il n’existe aucun traitement médicamenteux, mais des molécules sont en cours de développement.
Graisses transformées, sucres en masse…
L’obésité*, la sédentarité et les pathologies associées comme le diabète font le lit de la NASH. Car cette atteinte n’est pas le fruit du hasard, mais bien celui d’une hygiène de vie déséquilibrée.
Concrètement, l’abus de lipides dans l’assiette est en cause. Mais pas n’importe lesquels : il s’agit en effet des graisses transformées retrouvées dans l’industrie agroalimentaire. Plats préparés, pâtisseries, confiseries, pizzas surgelés… et autres aliments bien loin du fait maison.
L’excès de sucre est aussi mis en cause dans la NASH. En effet, on l’oublie mais le glucose se stocke sous forme de graisse dans l’organisme. Notamment lorsque les apports en glucides sont supérieurs aux dépenses énergétiques. Et que les sucres ingérés sont plus rapides (bonbons, gâteaux…) que lents (céréales complètes sous forme de pain, pâtes ou riz…).
Le pire étant donc l’association de graisses et de sucres, « savant » mélange propre à la nourriture transformée.
La NASH survient progressivement : première étape, la stéatose (lésion du foie en cas d’accumulation des graisses) puis vient l’inflammation. A ce stade, il est encore possible de changer la donne en retrouvant un mode de vie équilibrée. Dernier stade, la cirrhose contre laquelle seule la greffe de foie peut sauver la vie du patient.
A noter : le foie « est au centre du fonctionnement de notre corps, sa clé de voûte. Il conditionne notre santé, distribue les nutriments, agit sur la circulation sanguine, nous alimente en énergie, modifie nos humeurs et même notre libido », expliquent le Dr Dominique Lannes dans son livre « NASH : la maladie de la malbouffe ».
*La NASH touche en moyenne 12% des patients obèses en France
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Source : « NASH : la maladie de la malbouffe », Dr Dominique Lannes avec Catherine Siguret, Edition Flammarion, mars 2018 - 19,90 euros, 274 pages
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon