Obésité et cancers : vers des études plus fines ?

03 mars 2017

Facteur de risque tumoral, l’obésité favorise particulièrement les cancers digestifs et hormono-dépendants. Mais qu’en est-il des autres cancers ? Selon des scientifiques britanniques, les études menées à ce sujet ne sont pas suffisamment ciblées pour répondre à cette question.

Chez les patients obèses, les organes et tissus du système digestif mais aussi ceux sous influence hormonale sont exposés au développement de cellules tumorales. « Le lien avec d’autres tumeurs est aussi suspecté », notent les Prs Maria Kyrgiou et Kostas Tsilidis du Collège impérial de Londres. En creusant toute la littérature à ce sujet, ces scientifiques ont analysé 204 études issues de 49 publications.

36 cancers à l’étude

Ces dernières décryptaient le lien entre l’indice de masse corporelle, la prise de poids, le tour de taille et l’incidence de 36 cancers.  Résultats, « sur les 95 études menées jusqu’au bout, seules 13% révélaient une association directe entre obésité et cancer ». Les tumeurs les plus fréquentes sont localisées au niveau « de l’œsophage, de la moelle osseuse, du rein, du côlon et du rectum chez l’homme, du système des voies biliaires, du pancréas, de l’endomètre chez la femme en période de pré-ménopause ». La fragilité de l’appareil digestif est telle que chez les hommes, le risque de développer un cancer colorectal augmente de 9% par tranche de 5 kilogrammes en plus sur la balance, de 56% concernant la tumeur des voies biliaires et de 11% pour un cancer du sein chez les femmes.

Mais concernant les autres cancers ? « Les études publiées n’incluent pas suffisamment de patients à risque pour cibler la corrélation précise entre l’incidence de l’obésité et d’autres profils cancéreux », notent les scientifiques. Ces derniers appellent donc à lancer davantage « de travaux effectués à partir d’une sélection plus fine des volontaires » afin de limiter les marges d’erreur. Et donc limiter les résultats biaisés en associant le cancer à l’obésité, alors qu’un autre facteur de risque pourrait en fait être à l’origine de cette formation de cellules malignes.

  • Source : British Medical Journal, le 28 février 2017

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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