Octobre rose : soulager la fatigue après un cancer du sein

19 octobre 2017

Neuf mois après la fin de son traitement, près d’une femme sur deux soignée pour un cancer du sein ressent encore une fatigue tenace. Le Dr Claude Boiron, médecin en soins de support à l’Institut Curie, nous explique comment limiter cet effet secondaire invalidant.

« L’après-cancer est souvent très compliqué à vivre pour les patientes. Durant toute la phase du traitement, elles sont extrêmement entourées. Puis, du jour au lendemain, elles se retrouvent en quelque sorte livrées à elles-mêmes. Beaucoup disent se sentir abandonnées par le corps médical », explique le Dr Claude Boiron. « S’y ajoute la peur de la récidive et, souvent, un entourage qui aurait envie de tourner la page. Sans oublier un paramètre fondamental : une grande fatigue, physique et psychique, qui a la particularité de résister au repos et peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. »

S’il est quasiment impossible d’échapper à cette fatigue, en attendant que les choses rentrent progressivement dans l’ordre, une prise en charge globale peut limiter son impact sur la qualité de vie. Avant toute chose, il est essentiel de faire le point avec son médecin pour s’assurer qu’une anémie ou un syndrome dépressif ne sont pas en cause. Il faudra aussi chercher à soulager d’éventuelles douleurs chroniques.

Méditation et groupes de parole

L’objectif est ensuite d’apprendre à économiser son énergie. « Pour recommencer à « fonctionner » sans s’épuiser, nous encourageons les femmes à répartir les tâches de la semaine, à hiérarchiser leurs objectifs journaliers, à reporter des tâches non prioritaires sans culpabiliser et à déléguer. Sans oublier d’accorder de la place aux activités distrayantes », détaille le Dr Claude Boiron.

Parallèlement, il est important de reprendre une activité physique adaptée. La pratique de la méditation pleine conscience ou du yoga donnent aussi de bons résultats. Et il ne faut pas hésiter à consulter un psychologue. Il est primordial de pouvoir parler de son ressenti, dans le cadre d’entretiens individuels ou de groupes de soutien. 

A noter : pour s’effectuer dans les meilleures conditions possibles, le retour au travail doit s’anticiper. Il ne faut pas hésiter à faire le point avec son médecin du travail avant même la date de la reprise. Les Ateliers de retour à l’emploi organisés par la Ligue contre le cancer sont aussi d’une aide précieuse.

  • Source : Interview du Dr Claude Boiron, médecin en soins de support à l’Institut Curie, le 5 octobre 2017

  • Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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