Ostéoporose : stop aux idées reçues
20 octobre 2020
« L’ostéoporose se manifeste par des douleurs », « On ne peut rien faire pour la prévenir », « Après une fracture, il est trop tard pour agir »… Voici quelques idées reçues autour de la « maladie des os poreux ». En cette Journée mondiale contre l’ostéoporose, on en détricote quelques-unes.
Mais d’abord, qu’est-ce que l’ostéoporose ? Composé de spécialistes des pathologies osseuses, le Groupe de recherche et d’information sur les ostéoporoses (Grio) explique : « L’os est un tissu vivant qui se renouvelle constamment (…). Habituellement, il existe un équilibre » entre formation et résorption osseuse. En cas d’ostéoporose, cet équilibre est rompu.
En cause, chez les femmes qui sont deux à trois fois plus touchées que les hommes : l’âge et la carence hormonale en œstrogènes due à la ménopause. « On estime qu’environ une femme ménopausée sur trois présente une ostéoporose, avec un risque qui augmente avec l’âge ».
L’ostéoporose est forcément douloureuse. C’est faux, selon les spécialistes du Grio. L’ostéoporose est une maladie silencieuse et indolore. Seules les fractures associées, comme la fracture du col du fémur, peuvent occasionner des douleurs. Mais ce n’est pas systématique : « certaines fractures, et notamment les fractures vertébrales, peuvent être indolores ». Il ne faut donc pas hésiter à prévenir son médecin des facteurs de risques. Par exemple, quand l’un de ses parents a eu une fracture du col du fémur.
On peut avoir de l’ostéoporose avant 60 ans. C’est vrai : si elle est favorisée par l’âge, la maladie des os poreux dépend aussi d’autres facteurs comme le terrain génétique, le manque d’activité physique ou la carence en calcium. Les femmes dont les parents ont connu des fractures liées à l’ostéoporose sont les plus à risque : « on estime ainsi que, parmi les femmes âgées de 50 à 59 ans, 15 % sont déjà atteintes d’ostéoporose », indique le Grio.
On ne peut pas diagnostiquer une ostéoporose avant une fracture. C’est faux, car outre le terrain génétique, d’autres facteurs permettent de suspecter une ostéoporose : une ménopause précoce (avant 40 ans), la prise prolongée de corticoïdes, un IMC faible. En présence d’un ou de plusieurs de ces facteurs, le médecin peut faire réaliser une ostéodensitométrie. « Si l’examen révèle une densité minérale osseuse anormalement basse, le diagnostic d’ostéoporose sera posé », avant donc la survenue d’une fracture.
On peut prévenir l’ostéoporose. C’est vrai : il existe des facteurs sur lesquels on peut agir pour préserver son capital osseux. Cela commence par arrêter de fumer, maintenir une activité physique et un IMC suffisant, et consommer calcium et vitamine D.
Il n’existe pas de traitement contre l’ostéoporose. Faux : après diagnostic, le médecin peut commencer par proposer une supplémentation en calcium et/ou vitamine D. Puis viennent les traitements spécifiques, dont « les molécules freinent l’activité des ostéoclastes, les cellules qui dégradent l’os, limitant ainsi la perte osseuse » et prévenant le risque de fracture, explique l’Inserm.
Après une fracture, on peut encore agir. C’est vrai : pour le Grio, « la survenue d’une première fracture liée à une ostéoporose post-ménopausique (par exemple, une fracture du poignet) peut annoncer d’autres fractures ultérieures, parfois plus handicapantes, telles qu’une fracture du col du fémur ». Elle est un signal d’alarme pour le médecin, qui saura agir en conséquence.
A noter : Vous pouvez procéder à une première évaluation de votre risque de développer de l’ostéoporose en répondant à un questionnaire élaboré par les spécialistes du Grio. Rendez-vous ici.
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Source : Groupe de recherche et d’information sur les ostéoporoses (Grio), Inserm, consultés le 19 octobre 2020
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet