Papillomavirus : près d’un tiers des hommes infectés dans le monde
17 août 2023
Selon une étude publiée le 16 août dans The Lancet Global Health, 31 % des hommes sont atteints par un papillomavirus humain (HPV) et 21 % sont porteurs d’un HPV à haut risque, qu’on appelle aussi oncogènes.
Connus pour être la cause de cancers du col de l’utérus chez les femmes, les papillomavirus humains (HPV), très contagieux, sont également impliqués dans la survenue de cancers chez l’homme – ORL, pénis, anus. Dans une vaste étude publiée mercredi 16 août dans The Lancet Global Health, une équipe internationale a estimé la prévalence du HPV chez les hommes. Objectif : obtenir des chiffres par type de HPV à des niveaux mondiaux et régionaux.
Selon les résultats de l’étude 31 % de la population masculine mondiale est atteinte par un de ces HPV. Plus grave, 21 % d’entre eux sont porteurs d’un des HPV classés à haut risque oncogène. Le HPV de type 16, largement responsable des cancers chez l’Homme, est le plus fréquent, suivi du HPV de type 6.
Les chercheurs ont inclus dans leurs travaux des études publiées entre 1995 et 2022, concernant des hommes de 15 ans et plus, sans risque accru d’infection au HPV. Il s’agit d’une méta-analyse basée sur 65 études dans 35 pays et incluant 44 769 hommes.
Selon cette analyse, la prévalence des infections aux HPV apparaît très élevée parmi les jeunes adultes avec un pic entre 25 et 29 ans. Les chiffres tendent ensuite à se stabiliser ou à diminuer. La prévalence des infections semble identique dans toutes les régions du monde, sauf en dans l’est et le sud-est de l’Asie où la prévalence est divisée par deux selon les auteurs de l’étude.
La nécessité de vacciner filles et garçons
« Nos résultats montrent que la prévalence du HPV est élevée parmi les hommes de plus de 15 ans et indiquent que les hommes sexuellement actifs, quel que soit leur âge, constituent un réservoir important d’infections génitales par le HPV », notent les chercheurs dans le résumé de l’étude. Ils recommandent ainsi « d’intégrer les hommes dans des stratégies globales de prévention du HPV, pour réduire la morbidité et la mortalité liées au HPV chez les hommes et sa transmission, et ainsi contribuer á l’élimination du cancer du col de l’utérus ».
En 2020, l’OMS estimait à 604 000 le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus et à 342 000 le nombre de décès, attribuables dans près de 100 % des cas à une infection à HPV. Les HPV sont également responsables de cancers de la vulve et du vagin, cancers de l’anus, cancers de la sphère ORL et cancers du pénis.
En France, alors que seules 45,8 % des filles de 15 ans et à peine 6 % des garçons du même âge avaient reçu au moins une dose du vaccin contre le HPV fin 2021, une campagne de vaccination sera lancée à la rentrée scolaire pour tous les élèves de 5ème.
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Source : The Lancet Global Health, OMS, Inserm
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche