Paracétamol et grossesse : un sur-risque d’autisme et d’hyperactivité ?
01 juin 2021
L’exposition in utero au paracétamol exposerait l’enfant à naître à un sur-risque de troubles du spectre autistiques (TSA) et de troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Une molécule pourtant prescrite en première intention en cas de douleurs ou de fièvre chez les femmes enceintes.
Comment expliquer la survenue du trouble du spectre autistique (TSA) et du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) dans la population pédiatrique ? Plusieurs pistes sont à l’étude pour répondre à cette question : génétique, environnementale ou encore épigénétique. La santé fœtale entre aussi en ligne de compte. Ainsi, des chercheurs espagnols* ont suivi 73 881 enfants recrutés à travers 6 pays d’Europe : le Danemark, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni. Selon les cohortes, entre 14% à 56% de leurs mamans avaient pris du paracétamol pendant leur grossesse.
Les petits garçons et les petites filles concernées
Résultat, comparés au groupe contrôle**, les enfants exposés à cette molécule dans leur ventre de leur mère avaient 19% de sur-risque de développer un TSA. Une donnée établie à 21% concernant le TDAH. « Les petits garçons et les petites filles sont exposés de la même façon », décrit le Pr Jordi Sunyer principal auteur de l’étude. En revanche, aucun sur-risque n’a été rapporté pour les usages de paracétamol en post-natal.
Mais comment réagir à la vue de ce potentiel risque neurodéveloppemental ? « La recommandation n’est pas d’interdire le paracétamol. Mais d’inciter les femmes à en prendre seulement quand cela s’avère indispensable. » Traduction, ne pas en abuser à la moindre douleur ou légère augmentation de la température.
« Si cela s’avère nécessaire d’un point de vue clinique, le paracétamol peut être utilisé pendant la grossesse ; cependant, il devra être utilisé à la dose efficace la plus faible, pendant la durée la plus courte possible et à la fréquence la plus réduite possible », détaillent à ce sujet les spécialistes du site Vidal. Avant de rappeler que le paracétamol pendant la grossesse n’est aucunement mis en cause dans « les malformations ou la toxicité fœtal/néonatale ».
A noter : pour rappel, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène, également prescrits contre la douleur, sont eux déconseillés pendant la grossesse.
*Barcelona Institute for Global Health (ISGlobal)
**enfants non exposés au paracétamol in utero
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Source : European Journal of Epidemiology, le 27 mai 2021 – Vidal, le 14 avril 2021
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet