Pendant la grossesse, le cœur sous pression
28 septembre 2020
La grossesse et l'accouchement peuvent être très éprouvants pour le muscle cardiaque et les artères, fortement sollicités. A l’occasion de la journée mondiale du cœur ce mardi 29 septembre, faisons le point sur les risques spécifiques encourus par les femmes enceintes.
Dès le premier trimestre de la grossesse, le cœur et les artères sont particulièrement actifs : « la taille des cavités cardiaques augmente, les vaisseaux se dilatent, le cœur bat plus vite, pour assurer le débit sanguin croissant vers le placenta et le bébé », explique le Dr Marjorie Richardson, cardiologue au CHU de Lille. « L’adaptation cardiaque à la grossesse est proche de celle des sportifs de haut niveau d’endurance ».
Ne l’oublions pas, l’immense majorité des grossesses se déroule bien. Mais parfois, l’adaptation cardiaque est compliquée par une maladie jusque-là ignorée par la femme enceinte. Elle peut aussi amplifier une pathologie déjà connue. L’accouchement peut également être à haut risque, car il représente « un travail cardiaque supplémentaire en raison des contractions et des efforts d’expulsion, de la douleur, des saignements et de l’anesthésie ».
Un suivi indispensable
Pour les futures mères déjà porteuses d’une maladie cardio-vasculaire comme l’hypertension artérielle (ou qui la développent pendant la grossesse), l’accompagnement par le gynécologue, le médecin traitant et le cardiologue est capital pour que la grossesse se déroule dans des conditions de sécurité optimales.
Et pour les autres ? Quels signes doivent les conduire à effectuer un dépistage ou un bilan cardio-vasculaire ? Selon le fonds de dotation Agir pour le Cœur des femmes, il est important de se rapprocher d’un spécialiste en cas d’antécédent personnel ou familial de maladie du cœur ou de l’aorte, de chimiothérapie ou de radiothérapie, d’hypertension artérielle, de phlébite, d’embolie pulmonaire, de diabète (et diabète gestationnel), de souffle cardiaque ou pulmonaire et si la grossesse est « tardive », après 40 ans.
« On estime à 150 000 le nombre de femmes porteuses d’une maladie cardiaque en âge de procréer en France », rappelle le Pr Claire Mouhier-Véhier, cofondatrice du fonds. « Ces patientes ont un risque multiplié par 15 de complications pour leur bébé et par 100 de mortalité pour elle-même, si elles ne sont pas correctement prises en charge ». Les complications cardio-vasculaires pendant la grossesse augmentent également le risque de développer une maladie cardio-vasculaire des années plus tard, en particulier après la ménopause.
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Source : Agir pour le Coeur des Femmes - Fédération française de cardiologie, le 23 septembre 2020
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emanuel Ducreuzet