Peur de l’avion : comment diminuer l’anxiété ?
12 juillet 2023
Petite appréhension, grosse angoisse ou sérénité totale… Nous ne sommes pas tous égaux face à la perspective de prendre l’avion, pour les loisirs ou le travail. Mais la peur de l’avion peut se surmonter.
La peur de l’avion fait partie des peurs les plus courantes : on estime qu’elle concerne environ 20 à 30% de la population, à des degrés divers, de la petite crainte à l’attaque de panique. Cette peur irrationnelle appartient à la catégorie des phobies spécifiques, qui font partie des troubles anxieux. Cette phobie est dite « spécifique », parce qu’elle est liée à une situation en particulier : par exemple, au fait de prendre l’avion.
A quoi est-elle due ? Les causes potentielles sont multiples : mauvaise expérience qui a laissé des traces, peur de l’accident, de mourir … Sans compter d’autres phobies qui ne sont pas directement liées à l’avion mais peuvent empêcher de le prendre : « claustrophobie et agoraphobie, émétophobie (peur de vomir), altophobie (peur d’être en hauteur), peur de la vitesse, des microbes… », liste le Centre de traitement de la peur de l’avion, un cabinet de psychologie spécialisé dans la prise en charge de la peur de l’avion.
Comment la traiter ? Plutôt que d’agir sur les causes de la peur, qui ne sont pas toujours évidentes à déterminer, il peut donc être plus utile d’agir sur ses manifestations et d’apprendre à les gérer. En la matière, les thérapies cognitivo-comportementales sont considérées comme les plus efficaces. Dans le contexte de la peur de l’avion, elles consistent à d’abord « abaisser le seuil de l’anxiété de l’individu par lui-même sans médicament, avant de se représenter en imagination les moments cruciaux du vol de l’avion qui sont classiquement à l’origine de la peur » indique sur son site Boris Guimpel, psychologue TCC à Paris.
Le patient commence donc par apprendre à se relaxer, puis à visualiser la situation qui l’angoisse, durant plusieurs séances. Vient ensuite l’exposition progressive, qui « s’appuie sur des films et des enregistrements de décollage, du bruit des moteurs pendant le vol et au moment de l’atterrissage, des déplacements à l’aéroport et l’utilisation de simulateur de vol ». Les techniques les plus récentes utilisent la réalité virtuelle. Objectif : désensibiliser et déconstruire les comportements qui posent problème, et adopter de nouveaux comportements bénéfiques.
Quelques astuces
Si votre départ est proche ou si vous n’avez pas le temps ou l’envie de vous engager dans une thérapie, ou même un stage spécifique organisé par une compagnie aérienne, vous pouvez tout de même appliquer ces conseils.
Avant le départ. N’attendez pas la dernière minute pour imprimer vos billets, boucler votre valise ou réunir vos papiers d’identité. Pourquoi ? Parce que plus aurez anticipé votre départ, moins vous laisserez de prise au stress. Même s’il est couramment utilisé pour diminuer l’anxiété, l’alcool n’est pas particulièrement indiqué : il peut déclencher des troubles du comportement. Un anxiolytique léger peut vous être prescrit par votre médecin. Vous pouvez également vous entraîner à respirer pour revenir au calme, en utilisant par exemple la méthode de la cohérence cardiaque. Vous pourrez ainsi mobiliser plus facilement cette technique en cas de montée de stress durant le vol.
Dans l’avion. Vous pouvez prévenir le personnel de bord de votre peur de l’avion, il est formé à la gérer. Pour détourner votre attention de la situation qui vous angoisse, ouvrez un livre, votre ordinateur pour regarder une série, votre guide de voyage pour vous projeter dans vos vacances… Bref, utilisez des stratégies là aussi préparées à l’avance. Et, bien sûr, respirez en conscience.
Et le retour ? A votre arrivée sur le lieu du séjour, vous serez probablement fatigué par le vol et par l’énergie mobilisée pour affronter votre peur. Dans la mesure du possible, si vous restez quelques jours sur place, essayez de ne pas trop surcharger votre programme au début de votre séjour. Et n’anticipez pas trop le retour, au risque de le gâcher : mettez simplement en place la même routine qu’à l’aller, si elle a bien fonctionné.