PMA, fin de vie… la franche évolution des Français
03 janvier 2018
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De la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes (lesbiennes, seules) en passant par les droits en fin de vie, le champ de la bioéthique s’ouvre en France. Et selon un sondage Ifop, publié ce 3 janvier dans le journal La Croix, la population semble de plus en plus ouverte à ces évolutions. Des données publiées 15 jours avant l’ouverture des états généraux de la bioéthique, en vue de la révision de la loi de 2011 prévue cette année.
Au fil des années, la biologie multiplie les pouvoirs du corps humain. Dans le même temps, les repères de la famille, du couple et de la parentalité évoluent avec leur temps… telle est l’essence de la bioéthique.
En se nourrissant au fil du temps par l’évolution de la technique et celle des mœurs, cette science élargit les droits. Mais pose aussi beaucoup de questions. Ainsi la révision de la loi de bioéthique de 2011 sera-t-elle précédée d’états généraux. Initiés le 18 janvier prochain, ces derniers visent à prendre le pouls des Français en alimentant le débat avec des positions diverses et variées. Une démarche de consultation citoyenne d’ores et déjà amorcée dans un sondage de l’Ifop et du forum de la bioéthique, publié ce 3 janvier dans le journal La Croix.
Des Français plus ouverts ?
Ce qu’il en ressort ? 60%* se disent en faveur de l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens, 57% concernant les femmes seules. Près de 9 personnes sur 10 disent « oui » à l’évolution de la loi sur la fin de vie. Dans le détail, 47% défendent le seul droit à l’euthanasie, 24% veulent légaliser l’euthanasie** et le suicide assisté***, 18% concernant le seul droit au suicide assisté et 11% s’opposent au changement de la législation en vigueur. Enfin, la levée de l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA), qui fait pourtant débat (concernant la marchandisation du corps de la femme notamment), recueille aussi l’avis positif de 64% des personnes interrogées.
Si les personnes âgées restent encore « un peu plus réticentes » sur ces récentes évolutions sociétales et biologiques, la hausse du consentement ressort du sondage. « Mais il n’existe aucun clivage majeur ni entre les générations, ni selon les préférences politiques. Cela confirme qu’il s’agit d’une vague de fond », explique Jérôme Fourquet, directeur de département Opinion de l’Ifop. Autre point : « la vieille matrice structurante de la société qui était très clairement d’inspiration chrétienne et catholique est en train de s’effriter à vitesse grand V ». Au total, 46% des catholiques pratiquants sondés sont en faveur de la GPA, 35% pour l’ouverture de la PMA pour toutes et 72% concernant l’évolution des droits de la fin de vie.
*Contre 24% en 1990
** possibilité pour un patient souffrant d’une maladie incurable de demander à un médecin de mettre fin à ses jours
*** possibilité pour un tiers de délivrer un produit létal permettant à celui qui le souhaite de mettre fin à ses jours
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Source : Résultats du sondage La Croix – IFOP – Forum européen de bioéthique, le 3 janvier
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet