Polynésie française : maladies non-transmissibles, attention danger!
16 août 2013
Près de la moitié des Français de Polynésie sont obèses. ©Phovoir
Tabagisme, consommation excessive d’alcool ou encore sédentarité… Ces facteurs de risque de maladies non-transmissibles sont extrêmement répandus en Polynésie française. Selon les rédacteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), l’incidence de l’obésité y est quatre fois plus élevée qu’en France métropolitaine.
Les rédacteurs du BEH ont mené en 2010 une enquête auprès d’un échantillon représentatif de la population polynésienne de 3 469 personnes âgées de 18 à 64 ans, réparties sur l’ensemble des archipels. Les données sociodémographiques et comportementales des participants ont été recueillies par un questionnaire administré à leur domicile. Des mesures physiques et physiologiques (poids, taille, périmètre abdominal, pression artérielle) ont complété le recueil. Objectif, obtenir l’incidence des facteurs de risque (tabagisme, consommation excessive d’alcool, alimentation déséquilibrée, sédentarité) des maladies non transmissibles telles que l’obésité et l’hypertension artérielle.
Encore trop de tabac et d’alcool
Les résultats suggèrent que « la Polynésie française comporte un nombre important de personnes à risque élevé de maladies non transmissibles ». En effet, la population de ces îles se compose de 41% de fumeurs. Par comparaison, en France métropolitaine, l’incidence du tabagisme est d’environ 30%. Côté alcool, les Polynésiens sont également de gros buveurs. « La quantité consommée en une seule occasion correspond en moyenne à 10,8 verres standards », indiquent les rédacteurs.
Par ailleurs, « seuls 12,7% de la population consomment au moins cinq fruits et légumes par jour ». Rien d’étonnant donc à ce que 40,4% des habitants soient obèses (contre 14% en France métropolitaine) et 26,7% hypertendus.
« Les programmes de prévention en place devraient être renforcés. Et une surveillance régulière des facteurs de risque de ces maladies devrait être mise en place par le biais d’enquêtes du même type répétées tous les dix ans », recommandent les rédacteurs.
Rappelons que selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 63% des décès survenus à l’échelle mondiale en 2008 étaient dus à des maladies non transmissibles. Alors même qu’une grande proportion de ces maladies pourrait être évitée en réduisant leurs quatre principaux facteurs de risque : tabagisme, sédentarité, consommation nocive d’alcool et alimentation déséquilibrée.
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet