Pornographie : l’impact des toutes premières fois
04 août 2017
Dmitri Ma/shutterstock.com
Découvrir le pouvoir sexuel des corps, être attiré par des images au-delà du « classique »… entre transgression et stimulation des sens, la pornographie peut susciter la curiosité. Et ce dès l’adolescence. Mais quels effets entraînent ce visionnage précoce sur le comportement sexuel à l’âge adulte ?
Le développement sexuel pendant l’adolescence est l’occasion de découvrir son corps et celui de l’autre. Mais aussi de trouver sa place entre envies, fantasmes et autres pulsions à travers la réalité… ou la fiction. Ainsi l’accès à la pornographie représente pour certain un imaginaire stimulant et excitant. Ce visionnage influe-t-il sur le rapport au sexe à l’âge adulte ?
La moyenne d’âge évaluée à 13 ans
Pour le savoir, des chercheurs de l’Université du Nebraska ont suivi 330 hommes âgés de 17 à 54 ans. Au total, le groupe rassemblait 85% de caucasiens et 93% d’hétérosexuels. Chacun a dû préciser à quel âge la première exposition au porno a eu lieu, puis répondre à 46 questions axées sur leur comportement sexuel.
Résultats, la moyenne d’âge du premier contact avec un support pornographique s’établissait à 13 ans, avec un minimum à 5 ans et un maximum à 26 ans. Pour 43,5% des hommes, cette exposition relevait de l’accident. Elle était intentionnelle pour 33,4% et forcée pour 17,2%. Au total, 6% des interrogés n’ont pas renseigné cette information.
Du puissant au playboy
Autres données, « plus l’âge de la première exposition est précoce, plus le comportement sexuel à l’âge adulte serait caractérisé par un besoin de puissance envers les femmes ». En revanche, et contrairement aux idées reçues, un premier visionnage survenu sur le tard accentue chez ces messieurs le besoin d’adopter « le comportement dit du playboy ». Soit une certaine préférence pour valoriser son corps et sa sensualité, plus que de faire preuve d’un certain degré de domination physique.
Une chose est sûre : « la pornographie a un réel impact sur la sexualité des hommes, surtout au sujet de leur rôle à tenir au moment des rapports ». Mais selon le Pr Bischmann, principal auteur de l’étude, des variables qui peuvent influer le rapport au sexe n’ont pas été prises en compte. Des exemples ? « L’appartenance religieuse, le degré d’anxiété lié aux performances au lit, l’impact d’expériences sexuelles négatives, ou encore le ressenti positif ou négatif lors du premier visionnage pornographique. » D’autres études plus précises devront donc être menées pour un profil plus juste des comportements sexuels associés à la consommation de pornographie.
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Source : American Psychological Association, le 3 août 2017
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet